Le Futsal, petit mais costaud

 Le Futsal, petit mais costaud

crédit photo : Alexander Scheuber/Bongarts/Getty Images/AFP


MAGAZINE DECEMBRE 2017


Pas évident de jouer au football en plein air dans la capitale. Il existe cependant une alternative : le foot en salle ou futsal ! Moins de joueurs sur le terrain pour des matchs d’une intensité décuplée. Avis aux passionnés… 


Dans le XVIIIe arrondissement de Paris, un immense entrepôt abrite d’étranges rectangles. Bleus, verts ou noirs, une douzaine de terrains en fait, alignés en file indienne, et qui attendent leurs futurs joueurs et joueuses. Chaque jour, le club du Five FC ouvre ses portes aux aficionados du ballon rond. Beaucoup arrivent en costume, mais sortent des vestiaires en short et en maillot. Troquant leurs chaussures en cuir pour des baskets, et leur attaché-case pour un ballon. C’est parti pour une heure de jeu sans temps mort.


 


Deux millions de joueurs en France


Avec des règles quelque peu différentes du foot “tradi”, le football en salle (futsal) s’impose de plus en plus dans les centres urbains… Les balustrades entourant chaque terrain font partie intégrante du jeu, ce qui accroît considérablement le temps effectif du match. Mieux vaut être endurant ! Deux équipes de cinq s’affrontent sur un terrain aux dimensions réduites (en moyenne, 15 mètres de largeur pour 25 de long). Pas de tacle, pas de contact, mais une pluie de passes et de buts, et des suées en pagaille. L’ambiance est bon enfant et l’esprit convivial. “Je viens jouer ici toutes les semaines avec mes collègues à la sortie du bureau. Ça détend et on s’amuse bien”, rapporte Arthur, haletant. Et à chaque salle, son lot de petits championnats ! Si, sur les terrains verts, à l’entraînement, l’heure est à la franche rigolade et aux passes ratées, la compétition, elle, fait rage sur le gazon bleu…


Le futsal rassemblerait aujourd’hui pas moins de deux millions de joueurs rien que dans l’Hexagone, avec quelque 200 salles pour pratiquer. Un succès retentissant qui s’explique aisément à en croire quelques habitués. “Je joue dans un club de foot traditionnel, à onze contre onze. Mais le futsal, ça n’a rien à voir. On touche beaucoup plus de ballons dans un match. Et on est presque assuré de mettre au moins un but durant la partie”, confie Marwan. “Petits ponts, roulette à la Zizou, dribbles en tout genre… Sur une surface réduite comme celle-ci, on apprend à être technique”, s’amuse Yassine. “J’ai invité les amis de mon fils pour un futsal à l’occasion de son anniversaire. C’était top !”, se souvient Valentine. Les raisons ne manquent pas pour vanter les mérites de ce foot d’un nouveau genre qui séduit petits et grands, hommes et femmes, bons joueurs et… moins bons.


 


Un nouvel eldorado pour les startups


Après tous les efforts fournis sur la pelouse synthétique, place au réconfort… Car plus qu’un simple sport, cette nouvelle discipline sportive est avant tout un moment de convivialité et de partage entre amis, collègues ou nouvelles connaissances, comme le souligne Inès : “Quand on vient faire un match, on sait quand on arrive mais jamais quand on repart. Les terrains, les boissons et le casse-croûte d’après match, les gens… Tout est au top.”


Sans oublier la dimension économique. Pas de hasard si le futsal rassemble de nouveaux émules chaque jour et ne cesse de se développer. Ce sport urbain s’impose peu à peu comme un nouvel eldorado pour plusieurs startups françaises. En témoignent les 20 millions de chiffre d’affaires annuel pour le Five FC et les 30 millions engrangés par Urban Soccer, l’un des principaux acteurs de cette discipline. Un nouveau sport est né, et il ne semble pas prêt de quitter nos villes… 


 


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