Oualas et son drôle de combat

 Oualas et son drôle de combat

crédit photo : Lorenzo


Pour la cinquième année consécutive, le comédien était à l’affiche du Marrakech du Rire, qui s’est tenu du 28 juin au 1er juillet dernier. Depuis dix ans, le plus ivoirien des humoristes marocains a eu l’occasion de faire rire tout le continent africain. Et ce n’est pas fini. 


Oualas, de son vrai nom Tahar Lazrak, est né à Casablanca. Il débarque sur le sol ivoirien alors qu’il n’a que 2 mois, lorsque ses parents, tous deux Marocains, décident de s’y installer. Entre le Royaume et la Côte d’Ivoire, impossible de faire un choix : il revendique haut et fort sa double culture. A le voir se glisser avec une aisance égale dans la peau d’un chauffeur de taxi, tantôt marocain, tantôt ivoirien, on le croit sur parole.


C’est à l’école, alors qu’il doit jouer un rôle dans une pièce de Molière, qu’il prend goût pour la scène. “Je suis un grand enfant qui vit son rêve”, admet-il. A l’inverse de nombre de ses comparses, ce trentenaire ne s’est pas fait connaître en postant des vidéos sur le Net. “J’avais besoin de revivre ce que j’avais expérimenté la première fois, à savoir le contact avec un vrai public et ses réactions en live”, ­explique-t-il. Grâce à un ami, il est programmé en première partie d’une ­comédie intitulée Chawarma Story, à l’affiche d’un théâtre à Abidjan.


 


“Le Jamel Debbouze ivoirien”


C’était il y a exactement dix ans. Depuis, la carrière de ce comédien que l’on surnomme “le Jamel Debbouze ivoirien” a décollé. En 2013, il fait la première ­partie de son idole, qui n’est autre que ­l’humoriste à qui on le compare, en Côte d’Ivoire. Cette même année, il est programmé au Marrakech du Rire et, depuis, il est invité à chaque édition de ce festival, véritable tremplin pour les ­humoristes en herbe africains. En 2016, il a parcouru en un mois près de 14 000  kilomètres pour une tournée ­africaine qui l’a mené dans huit pays ­différents ! L’artiste s’est également produit au Jamel Comedy Club, à Paris.


 


Bientôt un second one-man-show


Ses thèmes de prédilection ? Le multiculturalisme, l’Afrique, l’acceptation des uns par les autres quels que soient la couleur de peau, la religion ou le drapeau… “Tout sujet est bon à développer du moment qu’il sert à sensibiliser et à faire passer des messages, estime-t-il. Ce sont ces thèmes que je traite dans mon dernier spectacle, Dans la tête de Oualas, dont j’ai joué quelques extraits au Palais Badii à Marrakech.” Son métier, il le définit comme “un drôle de combat qu’on mène avec le sourire et la bonne humeur”. Avec une “touche africaine” : “un humour à la fois dénonciateur, vrai et subtil.”


S’il aime le contact avec le public, ­Tahar Lazrak ne boude pas non plus le web. Sur sa chaîne, Oualas TV, on peut le voir imiter un dragueur libanais en boîte de nuit à Abidjan, prendre l’accent d’un Ghanéen qui parle anglais ou ­encore présenter son passeport à un douanier.


Des projets, l’humoriste, qui gère par ailleurs une société d’événementiels en Côte d’Ivoire, en a à foison tant au ­Maroc que dans le reste du continent. Il est en train de finaliser l’écriture de son second one-man-show qui sera dévoilé en début d’année prochaine. D’ici là, il entend monter une pièce de théâtre qui a pour thème la différence culturelle, son éternelle source d’inspiration.  


MAGAZINE SEPTEMBRE 2017

Fadwa Miadi