Dattes, l’or ambré de Nefta

 Dattes, l’or ambré de Nefta

Crédit photo : Hervé Gyssels ; Emilie Chaix/Photononstop/AFP


Ce fruit a constitué pendant des siècles la base de la nourriture des nomades du Sahara. C’est aux confins du désert tunisien que poussent les palmiers qui donnent la deglet nour, l’une des variétés les plus goûteuses de cette baie qui connaît un succès international.


Riches, notamment en fer et en phosphore, les dattes font partie des aliments santé dont la consommation quotidienne est hautement recommandée. La mode du manger sain battant son plein, la datte, tout comme les graines de chia ou le quinoa, fait désormais partie des ingrédients venus de loin qui se sont intégrés dans les placards européens. En atteste le succès de Deyma, une entreprise tunisienne qui commercialise à l’étranger les deglet nour et ses produits dérivés : sirop, vinaigre, pâte à tartiner, confiture et même du savon à partir des fibres et du “décaféiné” en broyant les noyaux !


 


Deyma, le “La durée de la datte”


“Nos fruits viennent de la région de Nefta, une ville oasis située dans le sud-ouest tunisien. Nous avons choisi de ne commercialiser que les dattes branchées, les plus quali­tatives. Deyma, c’est en quelque sorte le ‘Ladurée de la datte’”, s’amuse Fatma Chaieb, la gérante en charge de développer le marché européen. “Soucieux de proposer un produit de grande qualité et éthique, nous travaillons avec la coopérative Azwa Palmes, une entreprise éco­responsable”, poursuit-elle. Il s’agit d’un groupement de 120 producteurs qui ont chacun hérité d’un terrain d’un hectare. Nombre d’entre eux sont d’anciens nomades sédentarisés à qui l’Etat a fait don de ses terres pour qu’ils les exploitent. “Ils maîtrisent un savoir-faire particulier qui est écologique. Ils ont une connaissance millénaire des palmiers dattiers. La terre de cette région, sise à proximité du Chott el Jerid, une vaste plaine saline, a la particularité d’être très sablonneuse et mélangée à de l’eau salée. Les palmiers ont donc les pieds dans l’eau et la tête au soleil, des conditions idéales pour obtenir les meilleures dattes”, ajoute cette dynamique franco-tunisienne.


Elle précise qu’aucun sirop de glucose ne vient recouvrir les dattes Deyma et recommande de fuir celles qui brillent. Si elles luisent, c’est qu’elles ont été recouvertes de sucre pour éviter qu’elles se dessèchent après la récolte, d’octobre en décembre. Une période propice à la découverte de cette région célèbre pour ces majestueuses oasis de montagne qu’on peut visiter à bord du Lézard rouge, un train qui les relie les unes aux autres. Pour un dépaysement total, on peut même dormir dans l’une des maisons des villages troglodytes, très nombreux dans ce coin. 


 


UN FRUIT QUI VOYAGE LOIN



Il existe une grande variété de dattes dans le monde. Elles sont gustativement très différentes les unes des autres. Plus de 5 millions de tonnes de ce fruit hautement énergétique sont récoltées chaque année. Le plus gros producteur est l’Egypte, mais c’est la Tunisie qui se classe en tête des exportateurs. En Europe, la France est le premier pays importateur de cette baie aux infinies richesses nutritionnelles qu’elle réexporte vers ses voisins européens. Autrefois destinée à une consommation locale, elle voyage de plus en plus. 


MAGAZINE JUILLET AOUT 2017

Fadwa Miadi