Confiscation des biens des hommes d’affaires arrêtés, et incarcération de Chafik Jarraya

 Confiscation des biens des hommes d’affaires arrêtés, et incarcération de Chafik Jarraya

Chafik Jarraya et Yassine Chennoufi


Le directeur du Comité de confiscation Mounir Ferchichi a annoncé lors d'une la conférence de presse tenue vendredi 26 mai au siège du comité à Montplaisir, que les biens des hommes d’affaires arrêtés sont en cours de confiscation. Les propriétaires de ces biens rapidement confisqués sont en relation avec la famille de du président déchu Zine Alabidine Ben Ali. Sous les feux des critiques depuis lundi pour l'opacité générale dans laquelle se déroule la vague d'arrestations anti corruption, le gouvernement opte finalement pour davantage de transparence. 


L'identité des huit individus officiellement sous les verrous à ce jour a aussi été révélée. Il s'agit de Chafik Jarreya, Monji Ben Rebah, Kamel Ghoulem, Yessine Channoufi, Nejib Ben Ismaïl, Ali Griri, Helal Ben Masoud Bchar, Mondher Jneiah.


On vient par ailleurs d'apprendre qu'un mandat de dépôt a été ordonné par un juge d'instruction du Tribunal militaire de Tunis à l'encontre de Chafik Jarraya arrêté despuis le 23 mai courant.


Quant aux décisions d’assignation à résidence à l’encontre de certaines personnes, elles ont été prises sur la base “d’indications prouvant leur implication dans des infractions susceptibles de menacer dangereusement la sécurité et l’ordre général”, a précisé le ministère de l’intérieur dans un communiqué rendu public hier soir jeudi.


“Cette mesure est d’ordre préventif, limitée dans le temps et dictée par la nécessité de sauvegarder la sécurité générale et lutter contre la corruption, et devra prendre fin avec l’expiration de l’état d’urgence”, a indiqué le ministère.


La même source a souligné son souci “de se conformer aux garanties offertes aux personnes concernées, selon les dispositions de la constitution et de la législation en vigueur, pour ce qui concerne notamment les conditions de détention propices et de l’encadrement sanitaire”.


Le ministère précise que l’assignation à résidence à l’encontre de ces personnes a été décidée conformément à la loi de l’état d’urgence, notamment l’article 5 du décret 50 de 1978 qui “autorise l’assignation à résidence dans une zone territoriale ou une localité donnée de toute personne dont l’activité est jugée dangereuse pour la sécurité et l’ordre général”.


Une mesure dont certains magistrats, dont le juge Ahmed Rahmouni, critiquent le bien-fondé tout en soulignant que le même décret 50-1978 a été de nombreuses fois invalidé par le Tribunal administratif par le passé.


S.S

Seif Soudani