Loïc Tribot La Spière : « L’Afrique a des combats palpitants à mener »

 Loïc Tribot La Spière : « L’Afrique a des combats palpitants à mener »

Crédit photo : CEPS


Le Délégué général du Centre d’étude et de prospective stratégique (CEPS), qui rassemble un millier de membres dans le monde, parmi lesquels de nombreux décideurs économiques revient sur la fonction de son think tank et sur l'Afrique.


Peut-on considérer le CEPS comme un think tank ?


C’est un groupe de pensée qui entend placer la personne humaine au centre de tout. Nous avons un statut d’organisation internationale non gouvernementale. Le CEPS est l’incarnation de la société civile qui souhaite participer au débat politique mais aussi au débat social et culturel. Nous comptons plus d’un millier de membres issus de plus de 50 nations : chefs d’entreprise, banquiers, membres associatifs. Ils apportent leur aide dans le processus de décision. Nous éditons des ouvrages et possédons une trentaine de clubs de Londres à Abidjan. Le CEPS est avant tout un lieu d’anticipation, de réflexion et de propositions avec deux axes privilégiés : l’Europe et l’Afrique.


 


Comment expliquer la légitimité du CEPS auprès des décideurs ?


Cela fait une trentaine d'années que nous sommes actifs. En toute indépendance et en dehors des politiques politiciennes ! Les échéances électorales n’ont donc pas d’incidence directe sur ce que nous sommes. Même si l’élection d’Emmanuel Macron rebat les cartes en donnant la possibilité à la société civile de s’exprimer davantage, nous restons attachés à notre objectif : créer de la valeur pour l’homme. Globalement, nous sommes optimistes. Nous travaillons avec les plus grandes organisations internationales comme l’OCDE (sur les questions environnementales, énergétiques ou économiques), l’ONU ou l’Unesco (sur les aspects de culture de la terre et de la politique de développement).


 


Vous avez publié un ouvrage sur l’Afrique. Pourquoi un tel engouement ?


Nous souhaitons valoriser les talents du continent. C’est tout l’intérêt de l’ouvrage qui a été préfacé par Desmond Tutu [archevêque sud-africain qui a reçu le prix Nobel de la paix en 1984, ndlr] et dans lequel 40 auteurs de 16 nations différentes élaborent des propositions sur la santé, l’éducation, la sécurité, la culture. L’Afrique est le continent le plus jeune au monde avec des combats palpitants à mener comme la diversification économique ou industrielle et les enjeux climatiques. On constate l’émergence d’une classe moyenne qui indique un bon signe de partage politique et social. C’est pourquoi nous avons mis en place avec l’Unesco le processus Tremplin. Nous aidons de jeunes entrepreneurs (conseil juridique, fiscal, stratégique…) à promouvoir leurs projets. L’Afrique sera sauvée lorsqu’ils participeront pleinement au développement économique, social et culturel du continent.

Kader Bengriba