Souad Massi marraine de la 15 édition du PCMMO

 Souad Massi marraine de la 15 édition du PCMMO

La chanteuse algérienne Souad Massi. Crédit photo : AISE HUMEYRA BULOVALI / ANADOLU AGENCY / AFP


La 15e édition du Panorama des Cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient (PCMMO) commence demain, mardi 3 mars. Pendant près de trois semaines, du 3 au 21 mars 2020, les spectateurs seront amenés à découvrir une soixantaine de fictions. Au programme également, la projection de documentaires,  des rendez-vous littéraires et des prestations musicales. Cette année, le pays à l’honneur est l’Iran. La chanteuse algérienne Souad Massi a accepté d’en être la marraine. Nous l’avons rencontrée. 


LCDL : Vous êtes la marraine de cette 15e édition du Panorama…


Souad Massi : Oui, et c’est un honneur. J’ai tout de suite accepté d’être la marraine. Je connais bien ce festival. Je suis déjà venue plusieurs fois y voir des films. La programmation est toujours très riche. C’est encore le cas cette année. J’aime la démarche des organisateurs. C’est important, voire primordial de mettre en valeur le cinéma du Proche-Orient, encore trop méconnu du grand public. Et puis, le cinéma, l’art en général, est indispensable pour réveiller les consciences. 


Cette année, c’est l’Iran qui est à l’honneur. Vous connaissez bien le cinéma iranien ? 


C’est un cinéma que j’aime. A chaque fois qu'il y a un film iranien qui sort au cinéma, je fonce le voir. Le cinéma iranien est singulier. Ce sont souvent des histoires fortes avec de merveilleux acteurs. J’ai énormément de respect pour les réalisateurs iraniens, parce que beaucoup d’entre eux prennent des risques. Il n’hésitent pas à parler de sujets tabous, à questionner sans cesse la société iranienne.  


Quel film conseilleriez-vous au public ? 


Je le répète : la programmation est très riche. Mais il n’y en a en particulier que je n’ai pas envie de rater c’est « Fragments de rêves », le documentaire de Bahia Bencheikh El-Fegoun, tourné en Algérie où la réalisatrice donne la parole à des acteurs des mouvements sociaux. J’en ai beaucoup entendu parler. Ce film a été censuré au festival de Bejaia en 2018, preuve qu'il dérange le pouvoir en place.


Justement, que pensez-vous du mouvement « Hirak » ?


Je le soutiens de toutes mes forces. Ce qui se passe en Algérie en ce moment me touche particulièrement. J’ai vécu une partie de ma vie là-bas. Je suis fière de la résistance du peuple algérien. Ils font preuve d’un courage exemplaire. C’est un peuple qui mérite le prix Nobel de la paix ! Je suis allée plusieurs fois Place de la République à Paris pour manifester et pour chanter. C’est mon devoir et je profite du fait que je sois artiste pour faire entendre ma voix. 


Avez-vous prévu d’aller chanter en Algérie ?


Non. Pour moi aller chanter là-bas voudrait dire que je soutiens ce gouvernement. Il y a quelques années, j’ai été mise à l’écart. Je rêve de chanter de nouveau dans mon pays. Et comme je suis optimiste, j’irai quand il y aura enfin la démocratie. 


Le programme complet à découvrir :


https://www.lecranstdenis.org/wp-content/uploads/2020/02/PROG15webBD.pdf


 

Nadir Dendoune