Jeunes migrants : l’éducation est un droit

 Jeunes migrants : l’éducation est un droit

Illustration – Des enfants migrants au centre Jules Ferry à proximité de la « Jungle » de Calais HILIPPE HUGUEN / AFP / JUIN 2016.


 


Un mois après la rentrée scolaire, syndicats et associations s’inquiètent de la scolarisation des Mineurs isolés étrangers dont le nombre ne cesse de croître. Leur situation précaire ne leur permettant que difficilement d’accéder à une scolarité normale, leur droit à l’éducation est bien souvent mis de côté. Ainsi, fin septembre, c’est la Fédération Syndicale Unitaire (FSU), qui, via un courrier au premier ministre, est monté au créneau pour le droit à l’éducation pour les jeunes migrants.


 


Construire un avenir


« Aujourd'hui, un migrant sur deux est un enfant ou un jeune (…) En France, l’éducation est un droit pour tous les jeunes qui sont sur son territoire. Ce principe est inscrit dans la Convention internationale des droits de l'enfant et rappelé dans notre Code de l’Éducation. » rappelle Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, dans son courrier directement adressé au Premier ministre, Manuel Valls. Il faut pouvoir offrir des perspectives à des enfants, des mineurs, qui n’ont pas choisi de devoir fuir leur pays. La FSU, qui regroupe des membres de la communauté éducative, reste très vigilante sur ce devoir d’éducation pour tous : « La FSU est particulièrement attachée à ce droit à l’éducation pour tous les jeunes. C'est un devoir de justice, d'égalité et de liberté pour notre société que d'offrir ainsi à ces jeunes la possibilité de se construire un avenir. A l'instar de Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix, nous rappelons ce droit à scolarisation pour toutes et tous quelle que soit leur situation administrative ».


 


Entraves


Si sur le papier, le principe d’éducation pour tous est bien inscrit, dans les faits la mise en place est plus chaotique. Les politiques des dispositifs d’aide, notamment l’Aide sociale à l’enfance (ASE), dans certains départements français posent question. Ainsi, à quelques jours de la rentrée scolaire, le collectif solidarité jeunes migrants dénonçait le non-respect de son contrat par l’ASE en Oise. Ce dispositif devant accompagner les mineurs isolés étrangers jusqu’à leur 21 ans, semble rompu dès que les bénéficiaires ont atteint leurs 18 ans. Le contrat liant l’ASE aux jeunes migrants s’est vu modifier par l’organisme d’aide ayant pour effet immédiat de jeter à la rue des jeunes scolarisés : « Des jeunes scolarisés expulsés de l’ASE vont en cours le jour et dorment à la rue la nuit. Des solutions doivent être envisagées : restauration, internat scolaire, cohabitation…mais surtout prolongation des contrats Jeunes Majeurs jusqu’à l’autonomie du jeune (projet scolaire, projet professionnel) ».


 


De nombreux facteurs conditionnent une bonne éducation et les jeunes migrants doivent pouvoir bénéficier d’éléments favorables les mettant dans de bonnes dispositions d’apprentissage. Ce n’est pas encore tout à fait le cas…


 


F. Duhamel

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