Lycéen MIE à la rue : vers un début de solution ?

 Lycéen MIE à la rue : vers un début de solution ?

Un lycéen sans domicile fixe camerounais dans les locaux de la Fidl à Paris. Martin Bureau / AFP


 


Etre lycéen et dormir dans la rue, tel est le paradoxe bien réel que vivent certains mineurs isolés étrangers (MIE). Les associations, notamment parisiennes, combattent pour trouver un logement décent à ces jeunes. Si la ville de Paris a finalement consenti à attribuer 70 hébergements en avril 2015 et travaille pour en attribuer 50 nouveaux depuis la rentrée, le blocage se situe à un autre niveau. Cependant, il semblerait que la situation puisse trouver une issue favorable finalement…


 


L'Etat freine


Tout est une histoire de coûts. L'année dernière, les 70 premiers hébergements étaient financés à 75% par l'Etat et 25% par la Ville de Paris. En conseil municipal, cette dernière a voté cinquante places supplémentaires en proposant de répartir le coût différemment explique Brigitte Wieser, membre du Réseau Education Sans Frontières (RESF) : « La ville de Paris a proposé de prendre 50 jeunes supplémentaires, en faisant 50-50. L'Etat freine des quatre fers et a fini par lâcher 20 places, il y a un mois ». Un bon début mais clairement pas suffisant. Après un long combat, après de nombreux courriers à la préfecture de région sans réponses et des rendez-vous fantômes, une réunion avec les différents acteurs aura bien lieu, ce jeudi 19 mai. Etat, rectorat, ville de Paris et RESF, à la même table afin de trouver, enfin, des solutions adéquates.


 


Dispositif et accompagnement


Ce type d'hébergement de mineurs, loin d'être du même acabit que la prise en charge de l'Aide sociale à l'enfance, n'existe qu'à Paris. D'où la question de la pérennité d'un tel dispositif. Une question qui sera forcément abordée lors de la réunion. Autre point important : l'après. Que les jeunes ne soient pas jetés à la rue, une fois leur diplôme obtenu. « Pour ceux qui sont pris par l'ASE, le CESEDA prévoit une régularisation au titre du travail. On demande que ceux qui ont ce dispositif particulier soient traités de la même manière » rappelle la membre de RESF. L'association tiendra forcément à faire avancer les choses en vue d'une sortie digne de ce dispositif parce que comme Brigitte Wieser le souligne : « C'est bien de sortir avec un CAP, mais si on ne peut pas travailler, ça sert à quoi ? ».


 


Le rendez-vous de jeudi (19 mai) sera donc primordial pour l'avenir de ces lycéens, MIE, qui ont décidément bien du mal à trouver leur place dans la capitale.


 


F. Duhamel

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