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L’esprit fraternel du monastère de Toumliline au Maroc
Le Contexte : 1952-1967 L’année 1947 fut déterminante pour la future indépendance du Royaume en 1956. Le 10 avril, Mohammed V se prononça en faveur de l’affranchissement du joug colonial lors du discours de Tanger. C’est aussi l’année du changement de paradigme pour l’Eglise catholique au Maroc. Très traditionaliste, elle était depuis 1912 (début du protectorat français), centrée sur les communautés européennes et peu préoccupée par la condition des Marocains. Après la Seconde Guerre mondiale, le Vatican décide de la réformer. Le pape Pie XII nomme un vicaire apostolique, Mgr Lefèvre, qui deviendra archevêque de Rabat à l’indépendance. Le souverain pontife a pris position en faveur de l’indépendance des peuples. Il cherche, avec le roi, à rapprocher l’Islam et le christianisme. Dès lors, Mgr Lefèvre transforme l’Eglise catholique de fond en comble pour répondre à ces nouveaux défis. En octobre 1952, avec l’accord du sultan Mohammed Ben Youssef, un monastère bénédictin s’installe sur les hauteurs d’Azrou, à Toumliline. Mohammed Belarbi Alaoui, président du Conseil des oulémas de la mosquée Al-Qaraouiyine, autorise les habitants des environs à se faire soigner dans ce lieu saint et à y travailler. Sous l’impulsion du père prieur, Denis Martin, avec le concours du Palais et des gouvernements successifs issus de l’indépendance, le monastère de Toumliline deviendra, entre 1956 et 1966, un espace de dialogue et de liberté où se tiendront des Rencontres internationales de très haute tenue.
Yassir GUELZIM