Le procès du double meurtre d’Imlil touche à sa fin

 Le procès du double meurtre d’Imlil touche à sa fin

Fadel Senna / AFP


La chambre criminelle chargée des affaires du terrorisme près l’annexe de la cour d’appel à Salé, s’apprête à mettre le dossier des accusés dans l’affaire du meurtre des deux touristes scandinaves dans la région d’Imlil en délibéré, après la fin des plaidoiries jeudi 11 juillet.


Le procès des assassins de Louisa Vesterager Jespersen et son amie Maren Ueland, décapitées mi-décembre dans les environs d’Imlil  touche à sa fin avec les plaidoiries des avocats jeudi 11 juillet. Le procès des 24 personnes suspectés d'être liées à ces meurtres et d'appartenir à une cellule jihadiste se tient depuis le 2 mai dernier.


Le parquet général a requis la peine de mort pour les trois suspects principaux, qualifiant de "monstres sanguinaires" ceux qui ont détaillé devant le tribunal leur rôle dans la tuerie. Le ministère public a affirmé la pertinence des démarches procédurales et la régularité des formalités, tout en insistant sur la production des effets juridiques des procès-verbaux de la police judiciaire.


Le parquet a également soutenu le bien-fondé de l’expertise pratiquée sur les outils informatiques et ses conclusions sur la base de la confrontation des mis en cause, faisant observer que ces éléments n’ont fait l’objet d’aucun recours, ni de remise en question.


Les 24 individus sont poursuivis dans cette affaire, dont un ressortissant portant la double nationalité suisse et espagnole, pour "constitution d’une bande pour préparer et commettre des actes terroristes, atteinte à la vie de personnes avec préméditation, possession d’armes à feu et tentative de fabrication d’explosifs en violation à la loi, dans le cadre d’un projet collectif visant à porter gravement atteinte à l’ordre public".


Abdessamad Ejjoud, marchand ambulant de 25 ans et cerveau du groupe, a avoué avoir organisé l'expédition meurtrière avec ses deux complices au nom de Daech, qui n'a jamais revendiqué le double assassinat. Des peines allant à la perpétuité ont aussi été requises contre les 21 autres prévenus, poursuivis pour leur appartenance présumée à la cellule créée par Ejjoud.


La partie civile demande le dédommagement au profit des proches des victimes


Pour les victimes, seuls les parents de la victime danoise se sont constitués partie civile et  représentés par deux avocats marocains Me Khalid El Fataoui et Me Lhoucine Rajie, en l’occurrence. La partie civile demande que l’Etat marocain supporte le paiement de dédommagements au profit des proches de la victime car les accusés ne seront pas en mesure de payer d’éventuelles réparations. Elle compte demander une indemnisation de dix millions de dirhams (près d'un million d'euros) pour la famille de Louisa alors que la famille de Maren n'a pas souhaité participer au procès.


Seul étranger du groupe, Kevin Zoller Guervos, Hispano-suisse converti à l'islam, est accusé d'avoir appris aux principaux suspects à utiliser une messagerie cryptée et de "les avoir entraînés au tir". Le procureur a réclamé 20 ans de prison contre lui.


Un autre ressortissant étranger arrêté dans cette affaire, avait été condamné, le 12 avril dernier, par la chambre criminelle près la cour d'appel à 10 ans de prison pour "constitution de bande terroriste". Nicolas P., 33 ans, avait été arrêté le 10 janvier dernier à Temara, dans le cadre d'arrestations qui avaient suivi le double meurtre des deux jeunes scandinaves à Imlil. Nicolas P., a été arrêté pour "avoir reçu un e-mail d’un Hispano-Suisse dénommé Kevin Zoller et pour ses échanges explicites avec d'autres compatriotes soupçonnés dans leur pays de liens avec la Syrie".


L’Anglo-Suisse dénommé Nicolas P. alias Abdelkrim,  né en 1983 à Genève, n’a pas été déféré devant le juge antiterroriste avec les 24 membres de la cellule d’Imlil qui comportait un autre citoyen suisse. Il était néanmoins poursuivi pour constitution d’une bande criminelle et participation dans un projet terroriste.

Mohamed El Hamraoui