Quelle solution pour les campements de migrants à Paris ?

 Quelle solution pour les campements de migrants à Paris ?

Des migrants et réfugiés rassemblent leurs affaires avant l’évacuation d’un camp de fortune se trouvant entre la Porte de la Villette et la Porte de la Chapelle


Aujourd'hui (8 avril), une délégation d'élus se rendra dans les campements de migrants du Nord de Paris pour alerter sur une situation qui se dégrade.


Délégation


Très impliquée sur le sujet de l'accueil des migrants, la sénatrice EELV, Esther Benbassa, travaille depuis plusieurs années à améliorer la prise en charge des migrants. Dans ce but, cette dernière organise ce matin (8 avril), un déplacement à Porte d'Aubervilliers et Porte de la Chapelle afin d'interpeller sur la situation des campements installés aux abords du périphérique parisien. 


Pour donner plus d'ampleur à cette action, la sénatrice EELV a convié plusieurs élus dont Julien Bayou, conseiller régional d'Ile-de-France et porte-parole EELV, David Belliard, Président du groupe EELV au Conseil de Paris, Elas Faucillon, députée PCF des Hauts-de-Seine ou encore Danièle Obono, députée LFI de Paris.


Dans les rues de Paris


Le but de cette visite est de faire un état des lieux de la situation des migrants dans les rues du Nord de Paris. Situation qui risque de se dégrader assez rapidement. 


Avec la fin de la trêve hivernale, ce sont près de 2000 places d'hébergement qui fermeront bientôt. Sans prise en charge de ces personnes migrantes, ces dernières n'auront d'autre solution que de chercher un campement de fortune dans les rues de la capitale. 


Pour rappel, France Terra d'Asile a réalisé un décompte début avril, entre 900 et 1800 personnes dorment actuellement dans les rues du Nord de la capitale.


Réduction du délai de recours


Les causes d'une telle concentration de personnes migrantes sont multiples. Il y a déjà un an,  la nouvelle loi asile et immigration, avec sa perspective d'une réduction des délais de dépôt des demandes d’asile et de recours devant la Cour nationale du droit d'asile était déjà inquiétante. Le délai étant ramené de 30 à 15 jours. 


Pour Mme Benbassa, cette mesure fait partie d'un ensemble pour décourager les migrants : « Qui peut faire ce genre de dossier en si peu de temps. Ce sont des gens qui ne parlent pas français. Dans les zones d'attente, j'ai vu des gens demander l'asile par téléphone sans traducteur… Il faut arrêter avec ces méthodes qui vont contre les lois internationales », expliquait-elle l'année dernière à la même époque. 


Des méthodes qui laissent également grand nombre de candidats à l'asile dans les campements du Nord de Paris et d'ailleurs. 


Le coup de projecteur de la visite d'aujourd'hui permettra peut-être de faire bouger les lignes sur cette situation qui perdure depuis des années déjà…

Charly Célinain