Fatiha Ouanssaidi : « Il faut rêver grand »

 Fatiha Ouanssaidi : « Il faut rêver grand »

crédit photo : Xavier Saer


Cette jeune Rifaine de talent est à la tête de OnPoint PR, l’une des entreprises de relations publiques sud-africaine les plus en vue. Sa société gère des clients prestigieux comme le club de football de Manchester United.


Pourquoi avez-vous choisi la communication ?


Je suis avocate de formation, diplômée de l’université de Bristol, au Royaume-Uni. C’est à l’occasion d’un stage à la mission marocaine à New York que j’ai ouvert les yeux sur le rôle de la communication. A mon retour en Angleterre, j’ai rencontré mon premier mentor, Adam Kelliher, le PDG de Nutraceutical, une jeune entreprise. Il m’a offert un poste au sein de l’équipe de communi­cation. Trois ans plus tard, la société a été vendue à un grand groupe pharmaceutique international. J’ai été ­actrice de cette croissance, qui m’a donné envie de communiquer et d’entreprendre.


 


Est-ce difficile de s’épanouir dans ce domaine quand on est femme et Marocaine ?


J’ai eu énormément de chance. Les seules difficultés que j’ai rencontrées sont liées à l’apprentissage de l’entreprenariat et de la gestion de mon entreprise. Quand j’ai ouvert mon agence de relations publiques, nous étions trois. Aujourd’hui, j’emploie douze personnes à temps plein. Je m’occupe de certaines des plus grandes marques en Afrique et dans le monde, y compris Nedbank, Manchester United Football Club, Unilever, le South African Book Development Council…


 


Comment avez-vous décidé de créer votre entreprise de relations publiques OnePoint PR ?


J’ai commencé à voyager en Afrique du Sud en 2008 et j’ai travaillé pendant la Coupe du monde de football avec l’équipe du Brésil, notamment. Avec mes partenaires commerciaux, nous avons découvert que nos compétences combinées de développement de la stratégie de marque et d’expertise en communication nous permettaient de créer une entreprise qui prendrait en compte les meilleures pratiques mondiales. Or, il y a un écart avec le marché sud-africain, c’est pour cela que nous avons décidé de créer une entreprise ici.


 


Quelle relation gardez-vous avec le Maroc ?


Je suis née au Royaume-Uni et je me considère comme une citoyenne mondiale. Enfant, chaque été, je rentrais au Maroc pour les vacances. De nombreux membres de la famille y vivent encore. J’y retourne au moins une fois par an. J’ai beaucoup voyagé dans le monde : j’ai vécu au Brésil, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni… mais je garde toujours un morceau de Maroc avec moi. Où que je sois dans le monde, ma mère m’envoie des mélanges marocains traditionnels de céréales pour la cuisine. J’ai aussi toujours un CD dans ma voiture avec mes artistes marocains favoris. J’aime le Maroc et tout ce qu’il a à offrir et je suis fière de dire aux gens d’où je viens.


 


Quels sont vos conseils pour ceux qui espèrent suivre un parcours comme le vôtre ?


Je leur dirais que dans le climat actuel, il est essentiel d’avoir une vision globale. Cela demande du travail, du dévouement et de la patience. L’éducation est la clé. Il est aussi important à mes yeux d’avoir un mentor : quelqu’un que vous admirez et qui vous conseille. La dernière chose, mais pas des moindres : il faut rêver grand ! Prenez un stylo et écrivez ces rêves, puis à côté, un plan, étape par étape, pour atteindre vos objectifs. Depuis l’âge de 8 ans, j’ai un journal dans lequel je note tout.

Nadia Sweeny