Début d’un ramadan inédit marqué par d’importantes restrictions

 Début d’un ramadan inédit marqué par d’importantes restrictions


C’est dans un contexte inédit de confinement quasi généralisé dans le monde que commence le mois de ramadan, mois de jeûne et de prières pour les musulmans. Cette année, la pratique est largement perturbée par la pandémie de covid-19 qui a fait près de 200 000 morts à travers le monde.


Mosquées fermées, rassemblements familiaux interdits et couvre-feux. Le mois de jeûne sacré musulman du ramadan a débuté ce vendredi (samedi au Maroc et en Iran, ainsi que pour les chiites d’Irak et du Liban). Même si certaines autorités religieuses ont rejeté les restrictions dictées par la situation sanitaire, ce mois traditionnellement festif s’annonce morose pour les millions de musulmans vivant dans les pays touchés par la pandémie.


Les restrictions imposées dans la plupart des pays contraignent ainsi les mosquées à demeurer portes closes et l’iftar, le repas quotidien de rupture du jeûne, un moment habituellement convivial, ne pourra être partagé comme le veut la coutume en famille ou entre voisins. C’est notamment le cas en France, mais aussi au Maghreb et dans la plupart des pays du Moyen-Orient.


« Compte tenu de la situation actuelle, les fêtes religieuses ne peuvent pas s’organiser comme cela se fait habituellement », a fait savoir le Conseil français du culte musulman (CFCM), qui a appelé les fidèles à respecter le confinement pendant le ramadan. Les lieux de culte devraient resteront d’ailleurs fermés au-delà du 11 mai et de début du déconfinement annoncé par le gouvernement.


En Arabie saoudite, qui abrite les deux premiers lieux saints de l’islam, les prières collectives ont été suspendues, et un couvre-feu total est imposé dans la plupart des régions. En revanche, une prière s’est tenue vendredi dans la Grande mosquée de La Mecque en présence d’un nombre restreint de fidèles et sous haute surveillance.


En Indonésie comme dans d’autres pays d’Asie, certains responsables religieux ont cependant refusé de respecter les restrictions. C’est le cas de la principale organisation musulmane de la province indonésienne d’Aceh. Jeudi soir, des milliers de fidèles ont assisté à la prière dans la plus grande mosquée de la capitale, Banda Aceh. Au Bangladesh, les dignitaires religieux ont balayé les recommandations appelant à réduire la fréquentation dans les mosquées. Et au Pakistan, les mosquées étaient bondées à l’approche du ramadan.


 


Une pratique adaptée à la situation


Pour permettre aux musulmans pratiquants de suivre le ramadan malgré le confinement, certains pays comme l’Allemagne ou les Pays-Bas ont mis en place des streamings de prières ou des allocutions en ligne. La Mosquée de Paris a également créé sa propre émission. Mais, la méthode ne fait pas l’unanimité.


Concernant la pratique, « aucune étude n’a été réalisée sur le jeûne et le risque d’infection par le virus du Covid-19. Les personnes en bonne santé devraient pouvoir jeûner pendant ce Ramadan, comme les années précédentes », a indiqué l’Organisation mondiale de la santé dans un communiqué. L’OMS estime en revanche que les personnes infectées par le Covid-19 « devraient envisager de ne pas le faire, suivant les dérogations prévues par la religion, en concertation avec leur médecin, comme pour toute autre maladie ».

Rached Cherif