Expulsion de l’église Saint-Bernard : espoir de convergence

 Expulsion de l’église Saint-Bernard : espoir de convergence

Expulsion brutale de « sans-papiers »


Il y a 23 ans, la police forçait l'entrée de l'église Saint-Bernard pour déloger des « sans-papiers ». Aujourd'hui, la situation de ces derniers reste compliquée.


La lutte continue


Le 23 août 1996, l'expulsion brutale de « sans-papiers », hors de l'église Saint-Bernard (Paris), par les CRS, choquait l'opinion publique. Plus de vingt ans plus tard, les images d'expulsions de migrants de leurs camps de fortune, la grève des travailleurs sans-papiers de Chronopost (Alfortville) prouvent que leur situation reste extrêmement précaire.


Pour rappeler que la lutte continue et se souvenir d'un élément fondateur de cette dernière, l'Union nationale des sans-papiers (UNSP) organise une manifestation demain (24 août) à Paris, pour la commémoration de l'évacuation de l'Eglise Saint-Bernard (XVIIIème arrdt).


« Tout enfermement »


« L'adoption de la loi asile-immigration a dégradé encore davantage la situation dans les centres de rétention administrative, amenant des grèves de la faim et des tentatives de suicide. Lettre à Castaner » selon l'UNSP.


Le 26 juin dernier, dans une lettre adressée à Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, 21 associations et organisations de défense des droits des migrants, rappelaient les cas d'automutilations, émeutes, grèves de la faim, tentatives d'incendie, tentatives de suicides.


Ces derniers mois, les gestes désespérés de migrants enfermés se sont multipliés et ce, notamment, dû aux conditions d'enfermement : « Au cours de ces quinze derniers mois, deux hommes se sont donné la mort (…) Les taux d’occupation des centres de rétention administrative ont explosé, générant une promiscuité et des tensions insupportables ».


Convergences


Après plus de vingt ans, les revendications restent les mêmes : la libre circulation pour tous, la régularisation de tous les sans-papiers par une carte de 10 ans, le respect du droit d'asile et, plus généralement, le respect des lois internationales.


Mais avec un espoir en plus, celui d'une convergence des luttes : « Le 16 mars, la Marche des Solidarités organisait à Paris une manifestation contre le racisme d'État et les violences policières, qui a convergé avec les Gilets Jaunes et La « Marche du siècle » pour le climat, inscrivant le combat antiraciste au cœur des luttes pour les droits » affirme l'UNSP.


La manifestation de demain (14h30), de Porte de la Chapelle à l'église Saint-Bernard, pourrait être une étape importante en vue de cette convergence des luttes.

Charly Célinain