Des Tunisiens de France appellent à manifester contre la loi de « réconciliation nationale »

 Des Tunisiens de France appellent à manifester contre la loi de « réconciliation nationale »


Un collectif d’associations représentants les Tunisiens de France ont lancé une pétition et appelé à un rassemblement pour manifester leur opposition au projet de loi dit : « de Réconciliation nationale ». Les signataires de la pétition reprochent au projet présidentiel de chercher à « absoudre des mafieux » sous prétexte de relancer l’économie.


 


Rassemblement le 3 septembre


Rendez-vous est donné jeudi 3 septembre 2015 à 18 h 30 devant l’ambassade de Tunisie en France, Place André Tardieu dans le 7e arrondissement de Paris. La Coalition de la société civile contre le projet dit de réconciliation nationale a été rejointe par le Comité pour le respect des libertés et des droits de l'homme en Tunisie (CRLDHT) et la Fédération tunisienne pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), deux organisations historiques déjà actives durant les années de dictature. Des associations françaises de défense des droits de l’homme et plusieurs syndicats se sont également solidarisés avec le mouvement.


Elles ont été rejointes par d’autres associations de Tunisiens de France, mais aussi de Belgique et de Suisse pour s’opposer au projet initié par le Président de la République, Béji Caid Essebsi. « Un État ne se renforce pas en s’attirant les faveurs des responsables du laxisme, des larcins ou des compromissions les plus graves », estiment le FTCR et le CRLDHT dans un communiqué.


 


Portée symbolique grave


Pour ces organisations et les personnalités qui soutiennent le mouvement, « ce projet de loi, concocté par la présidence de la République sera dommageable pour l’État, pour la justice transitionnelle, pour le développement et pour la transition démocratique ». Le gouvernement issu des élections de fin 2014 semble plus pressé de réhabiliter les coupables de crimes financiers que d’enquêter sur les assassinats politiques survenus depuis 2011, pointent les signataires.


S’il venait à passer, un tel projet de loi aurait de plus un impact « symbolique catastrophique à l’heure où on demande des sacrifices aux plus démunis », selon les deux associations. Elles appellent donc les élus de la nation à barrer la route au projet de loi et de veiller au respect du processus de justice transitionnelle conformément à la Constitution de janvier 2014.


Rached Cherif

Rached Cherif