Grève surprise des transports : vers une solution ?

 Grève surprise des transports : vers une solution ?


Scènes de panique et de foules compactes tout au long de cette semaine aux abords des principales artères de Tunis : une grève sans préavis du métro, du bus, et des trains de banlieue a paralysé la capitale. En cause, le non versement d’une prime de fin d’année aux conducteurs. Si une détente se profile ces dernières heures, le spectre d’une prolongation de la grève lundi reste d’actualité.


Au hasard des ruelles embouteillées jouxtant Avenue Mohamed V à Tunis, on pouvait entendre des usagers des transports publics s’exclamer, fatalistes et philosophes : « Et alors ? Y a pas de raison que seuls les Français y aient droit ! ».


Le trafic de l'ensemble des lignes de métro, du TGM et des bus relevant de la Société des transports de Tunis (Transtu) avait été suspendu vendredi 27 décembre, suite à un arrêt de travail inopiné des agents de la société.


Le chargé de communication auprès de la Transtu, Mohamed Chamli, explique que les agents contestent ainsi principalement le « retard inexpliqué » du versement de leur prime de fin d’année, vraisemblablement dû aux difficultés financières que traverse la Transtu. Chamli a cependant assuré que le problème a été soumis aux ministères du Transport et des Finances ajoutant que « des banques se sont engagées à fournir les liquidités pour décaisser ces primes ».


 


Négociations avec les grévistes pour la reprise du trafic


 


Aujourd’hui le même chargé de communication à Transtu indique qu’il y aurait « des indicateurs positifs quant à la reprise du trafic des lignes du métro et des bus ». Chamli affirme en effet qu’une séance de négociations a lieu en ce moment même entre le PDG de Transtu et des représentants de la Fédération générale du Transport, principal syndicat relevant  de l’UGTT : « Nous souhaitons la reprise du trafic dans les plus brefs délais, en contrepartie du versement des primes et des salaires vers le début de la semaine prochaine », assure-t-il.


En attendant, la grève présente un impact considérable sur les citadins actifs qui ont trouvé de grandes difficultés pour se déplacer : parmi eux, des milliers ont dû se résoudre à rentrer chez eux à pieds jusque très tard dans la soirée de vendredi à samedi, tandis que d’autres se rabattent sur le service Bolt, encore récent et très onéreux.


Mais le malheur des uns fait visiblement le bonheur des autres : après plusieurs semaines de flou juridique, le service de taxi-scooters « Intigo » annonce avoir obtenu l'autorisation d’exploitation du ministère du Transport pour légaliser son exercice jusqu’ici encore au stade expérimental.

Seif Soudani