Panique à l’Avenue Bourguiba. Sommes-nous dans une psychose collective ?

 Panique à l’Avenue Bourguiba. Sommes-nous dans une psychose collective ?


Le centre-ville de Tunis vit décidément une fin de mois du ramadan mouvementée. Après les scènes de chaos qui ont traumatisé la médina 24 heures plus tôt, c’est l’Avenue Bourguiba qui dans la nuit de mercredi à jeudi a été secouée par des mouvements de panique similaires mais sur un périmètre plus étendu. Bilan d’une fausse alerte terroriste : 15 blessés dont une femme victime d’une fausse couche.  




 


Selon les éléments préliminaires de l’enquête, tout serait parti d’une mauvaise plaisanterie : un jeune jetant des pétards aux abords du Palmarium, un centre commercial très fréquenté en cette veille d’aïd, tout en criant « C’est un terroriste ! ».


Très vite, le sauve-qui-peut atteint l’ensemble des cafés de l’Avenue, laissant au passage un paysage de désolation fait de tables et de chaises renversées. Au milieu de l’incompréhension générale, des familles traumatisées, des passants essoufflés, et des blessés par bousculade et débris de verre. Les commerçants déplorent d'importants dégâts matériels.


Dans son QG à quelques mètres de là, le ministre de l’Intérieur improvise une opération com’ et décide de longer l’Avenue à pied, en compagnie de son secrétaire d’Etat à la sûreté ainsi que de Kamel Jendoubi. Les ministres seront applaudis par une partie de la foule… « Le responsable est en état d’arrestation », se félicite-t-il.   


 


« Je suis Palmarium »


Sur les réseaux sociaux, si cela ne fait pas rire les victimes de l’incident, d’autres s’en donnent à cœur joie à propos de la « lâcheté » d’une police risée du net, aussi paniquée que les badauds, ou encore de la performance collective au sprint.


Signe que les Tunisiens n’en ont pas pour autant perdu leur aptitude à l’autodérision, malgré une phobie désormais particulièrement irrationnelle du terrorisme.


 


S.S 




 

Seif Soudani