Tunisie. Manifestation des partisans du PDL

 Tunisie. Manifestation des partisans du PDL

Des militants membres du Parti destourien libre mais aussi des indépendants ont réclamé, mercredi, la libération de l’opposante cheffe du PDL, Abir Moussi, ainsi que la préservation des acquis des Tunisiennes consacrés par le Code du statut personnel, à l’occasion de la Journée nationale de la femme célébrée dans le pays le 13 août de chaque année.

 

Partie de l’Avenue Habib Thameur pour atteindre, étape symbolique, le ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des personnes âgées, au centre de Tunis, la marche de protestation organisée par le parti a rassemblé des manifestants qui ont scandé des slogans dénonçant ce qu’ils ont qualifié de « campagnes de violence contre les femmes ».

Dans un communiqué diffusé la veille, le PDL a condamné une « politique du deux poids, deux mesures » des autorités, critiquant les restrictions imposées aux actions pacifiques de ses militants tandis que d’autres sont autorisées. Dans son communiqué, le PDL appelle à mettre fin aux violations visant, selon lui, l’opposition légale et pacifique.

La plupart des observateurs de la vie politique en Tunisie s’accordent à constater que malgré l’incarcération de sa leader depuis octobre 2023, le parti d’obédience nationaliste et bourguibiste est l’une des rares organisations structurées encore en mesure de mobiliser autant de sympathisants dans la rue, ce qui témoigne d’un certain ancrage dans une société tunisienne largement désintéressée de la vie politique depuis le coup de force constitutionnel du président Saïed en juillet 2021.

 

Des conditions de détention jugées préoccupantes

Plusieurs fois mutée de prison, les conditions de détention d’Abir Moussi sont régulièrement sujets de préoccupations : celle-ci dénonce une privation de soins et le non-respect de ses droits, ce qui la pousse à entamer plusieurs grèves de la faim pour, selon son comité de défense, « dénoncer les conditions de sa détention, protester contre sa persécution, la violation de ses droits à la liberté, à la santé, à l’activité politique et à l’appartenance intellectuelle ».

Il y a 1 an, un tribunal condamnait Abir Moussi à deux ans de prison pour avoir insulté l’Instance supérieure indépendante pour les élections. Le 22 novembre 2024, en appel, sa période de détention est néanmoins réduite à une année et quatre mois de prison ferme dans cette affaire.

En février et mars 2025, le groupe de travail sur la question des droits de l’homme, relevant du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, appelle à sa libération immédiate et son indemnisation pour les préjudices subis.