Tariq Ramadan définitivement condamné par la justice suisse

 Tariq Ramadan définitivement condamné par la justice suisse

Le Tribunal fédéral suisse, plus haute instance judiciaire du pays, a rendu public un arrêt, jeudi 28 août, rejetant le recours formé par Tariq Ramadan et rendant sa condamnation, prononcée en appel en août 2024, définitive.

L’islamologue qui avait en effet déjà condamné à trois ans de prison, dont un ferme, pour viol et contrainte sexuelle à Genève, ne pourra plus contester ce jugement par voie interne. Ainsi les juges fédéraux ont estimé que la cour d’appel genevoise n’a pas commis d’arbitraire dans l’appréciation des preuves et qu’aucun vice de procédure ne justifiait l’annulation de la peine.

Pour rappel, les faits remontent à la nuit du 28 au 29 octobre 2008, dans une chambre d’hôtel à Genève, où la plaignante, désignée sous le pseudonyme « Brigitte », accuse Tariq Ramadan d’avoir exercé des actes sexuels non consentis et de l’avoir empêchée de quitter les lieux. La justice dit s’appuyer en l’occurrence sur une constellation de témoignages, certificats médicaux et expertises privées concordantes qui, selon elle, confortent la parole de la plaignante.

Aujourd’hui âgé de 63 ans, l’accusé avait d’abord été acquitté en première instance en mai 2023, la cour estimant que la preuve n’était pas établie hors de tout doute raisonnable. Toutefois, en appel, en août 2024, la chambre d’appel pénale et de révision de Genève a annulé cette absolution et prononcé une peine de trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme.

 

La défense se saisit de la CEDH

Dans un communiqué, le Tribunal fédéral a notamment souligné que l’absence d’intérêts secondaires de la plaignante, combinée à l’absence de signes de dénonciation calomnieuse, renforçait la crédibilité de son témoignage. Il a également jugé que l’évolution des éléments post-traumatiques évoqués par les psychiatres était notable. Mais pour la défense, le dossier a été instrumentalisé par les adversaires idéologiques de l’islamologue qui ont surfé en outre sur la vague « Me too ».

Les avocats de Tariq Ramadan, tout en regrettant cette issue judiciaire, ont par ailleurs annoncé qu’ils allaient désormais saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Cette démarche constitue l’ultime recours possible, en dehors des voies internes suisses. Or, Tariq Ramadan fait toujours l’objet de poursuites en France : un procès est attendu à Paris en mars 2026, concernant des accusations de viols remontant à la période 2009-2016.