« Y’a pas moyen, Aya » : dix militants identitaires condamnés

Banderole déployée le 9 mars 2024 sur les quais de Seine à Paris par des militants du groupe identitaire dissous « Les Natifs », visant Aya Nakamura. On pouvait y lire : « Y’a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako » — une référence au tube « Djadja » et à la ville de naissance de l’artiste, au Mali.
Les militants identitaires écopent d’une amende pour « injure », et non pour « provocation à la haine » comme le réclamait l’accusation.
Parmi les treize mis en cause, trois d’entre eux ont été relaxés. Les autres ont été condamnés à des amendes allant de 2 000 euros avec sursis à 3 000 euros ferme.
Ils sont âgés de 20 à 31 ans, trois d’entre eux sont des femmes. Ils sont proches du groupe identitaire « Les Natifs », issu du groupuscule Génération identitaire qui a été dissous en 2021 et qui défend la théorie raciste et complotiste du « grand remplacement ».
Les militants identitaires étaient poursuivis pour provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, de l’ethnie, de la nation, de la race ou de la religion, ou pour complicité de provocation à la haine. La notion d’« injure » a été retenue, celle de « provocation à la haine » a été écartée.
« Livre noir »
Le 9 mars 2024, ils ont déployé sur les bords de Seine une banderole raciste avec les mots : « Y’a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako », une référence au tube de la chanteuse, « Djadja », et à sa ville de naissance au Mali.
Ce message de haine a été relayé sur les réseaux sociaux par le média d’extrême droite « Livre noir », connu désormais sous le nom de « Frontières ».
L’artiste avait réagi sur ses réseaux sociaux : « Vous pouvez être racistes mais pas sourds… C’est ça qui vous fait mal ! Je deviens un sujet d’État numéro 1 en débats etc. mais je vous dois quoi en vrai ? Kedal ».
Avec la Garde républicaine
La Licra, SOS-Racisme et le Conseil représentatif des associations noires de France avaient dénoncé des publications à caractère raciste. Aya Nakamura avait également déposé plainte.
Elle est la chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde. Sa performance lors de la cérémonie d’ouverture des JO, le 26 juillet 2024, avec la Garde républicaine, sur le Pont des Arts à Paris, a été l’un des moments les plus suivis de l’événement et saluée par le chef de l’État, Emmanuel Macron.
