Tunisie. Incident Nouvelair à Nice : une enquête ouverte

 Tunisie. Incident Nouvelair à Nice : une enquête ouverte

Frayeur sur le tarmac de Nice le weekend dernier lorsqu’un avion de la compagnie aérienne Nouvelair frôle la collision à l’atterrissage. L’incident grave aura été évité de justesse à l’aéroport de Nice-Côte d’Azur. Samedi, un Airbus A320 de la compagnie tunisienne Nouvelair, en provenance de Monastir en Tunisie, a frôlé la collision avec un autre appareil au moment de son atterrissage. Si aucun blessé n’est à déplorer et que les passagers ne se sont pas immédiatement rendu compte de la gravité de la situation, les autorités aéronautiques françaises ont ouvert une enquête pour comprendre ce qui aurait pu tourner à la catastrophe.

Selon les premiers éléments recueillis, l’avion de Nouvelair effectuait son approche finale sur la piste sud, lorsqu’un autre appareil, exploité par la compagnie européenne Easy Jet, se trouvait encore sur la même piste en phase de roulage, prêt à décoller pour Nantes. Les contrôleurs aériens auraient donné simultanément l’autorisation d’atterrir au vol tunisien et l’instruction de dégager la piste à l’appareil déjà posé. L’écart de temps entre les deux manœuvres aurait été bien trop réduit, créant une situation dite de « perte de séparation », redoutée dans le jargon aéronautique.

 

« Seuls 3 à 10 mètres séparaient les deux appareils ! »

Le commandant de bord tunisien, constatant la présence de l’autre avion, aurait pris la décision d’effectuer une remise de gaz spectaculaire. L’A320 a aussitôt repris de l’altitude, survolant à faible distance l’appareil encore en piste. La manœuvre a été décrite comme « parfaitement maîtrisée » par des témoins techniques, mais elle a provoqué une vive inquiétude parmi certains passagers qui ont senti l’appareil repartir brusquement vers le ciel après un atterrissage quasi engagé.

Ce type d’incident, rare mais classé parmi les plus sérieux, interpelle d’autant plus qu’il s’est produit dans un aéroport très fréquenté et réputé pour ses approches délicates, encadrées par la mer et les reliefs. « Il s’agit clairement d’un quasi-accident, ce que nous appelons un serious incident. Il devra être analysé avec précision afin d’éviter toute répétition », souligne un ancien pilote de ligne interrogé par la presse française.

 

La DGAC saisie

La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a confirmé avoir saisi le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA). Celui-ci recueillera les enregistrements radar, les communications entre la tour de contrôle et les équipages, ainsi que les données des boîtes noires pour établir la chaîne exacte des responsabilités. Nouvelair, de son côté, a assuré que la sécurité de ses passagers n’a jamais été compromise et que ses équipages sont formés à gérer ce type de situation.

L’événement intervient dans un contexte où la sécurité aérienne reste scrutée de près, notamment dans les grands hubs européens soumis à une forte pression du trafic. Si la probabilité d’un accident aérien demeure extrêmement faible, chaque incident de ce type rappelle combien la coordination entre contrôleurs et pilotes doit rester rigoureuse et sans faille.

Pour les passagers du vol Monastir-Nice, l’histoire se termine sans autre conséquence qu’un atterrissage retardé de quelques minutes. Mais pour les autorités, c’est un signal d’alarme : à quelques secondes près, la Côte d’Azur aurait pu être le théâtre d’une collision dramatique. Une rumeur court selon laquelle le pilote se serait trompé de piste, démentie aussitôt mais demandant encore à être clarifiée. Qualifié de héros, le pilote et son copilote se trouvent paradoxalement au centre d’une enquête qui peut selon les experts prendre du temps avant que l’entière lumière soit faite sur cette mésaventure.

Nouvelair est une compagnie aérienne tunisienne privée, lancée en 1989 par le groupe TTS (Tourism and Transport Services), dirigé par l’homme d’affaires Chafik Ben Ahmed, et fondé par Aziz Miled, figure historique du tourisme tunisien.