Têtes de cochon devant des mosquées : des suspects arrêtés en Serbie

 Têtes de cochon devant des mosquées : des suspects arrêtés en Serbie

Montreuil (Seine-Saint-Denis), 9 septembre 2025. Des fidèles quittent la mosquée Islah après la découverte de têtes de porc. Onze suspects ont depuis été arrêtés en Serbie. Photo : Bertrand Guay / AFP

La police serbe a arrêté onze suspects soupçonnés d’être responsables d’actes islamophobes, dont le dépôt de têtes de cochon devant des mosquées parisiennes en septembre.

Soupçonnés d’avoir participé à plusieurs opérations incitant à la haine, en France et en Allemagne, onze individus de nationalité serbe ont été arrêtés, en Serbie, révélait la police locale lundi (29 septembre), selon l’AFP.

Parmi les faits qui leur sont reprochés, les neuf têtes de porc disséminées devant des mosquées de la région parisienne, le 9 septembre dernier. Le ministère de l’Intérieur serbe les soupçonne également d’être responsables d’opérations visant « le musée de l’Holocauste, plusieurs synagogues et un restaurant juif », toujours à Paris.

Plusieurs opérations, organisées entre avril et septembre, ayant pour objectif d’inciter à la haine, « à des discriminations et à la violence ».

Le cerveau en fuite

L’AFP révèle également que les onze individus auraient été entraînés par un douzième protagoniste, également serbe. Ce dernier serait « actuellement en fuite », précisait le ministère de l’Intérieur serbe dans un communiqué.

De plus, ce dernier ajoute que l’individu en cavale pourrait agir « sous les instructions d’un service de renseignement étranger », sans toutefois en préciser la nationalité.

Les onze individus seront interrogés rapidement. Ils sont soupçonnés « d’association de malfaiteurs, de discriminations et d’espionnage ». 

Ingérence et islamophobie

En réaction à la découverte des têtes de cochon devant les mosquées, Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, évoquait la piste de possibles opérations de déstabilisation du gouvernement, tout en appelant à la prudence : « On ne peut s’empêcher de faire des rapprochements avec des actions précédentes (…) dont il a été avéré que c’était des actions d’ingérence étrangère ».

Un possible acte d’ingérence dont la portée est amplifiée par un climat d’islamophobie grandissante. Selon des chiffres du ministère de l’Intérieur, révélés le 3 juillet, sur la période de janvier à mai 2025, les actes antimusulmans ont progressé de 75% par rapport à 2024.