Méditerranée : des « attaques armées » dénoncées par les personnes migrantes

 Méditerranée : des « attaques armées » dénoncées par les personnes migrantes

Des migrants ciblés par des tirs des garde-côtes libyens en mer Méditerranée, le 13 octobre 2025. Crédit photo : SOS Humanity / X

Des personnes migrantes secourues en mer Méditerranée, au large des côtes maltaises, ont dénoncé une « attaque armée ». Face à la multiplication de ces attaques, les ONG interpellent l’UE.

Hier (13 octobre), les garde-côtes italiens ont intercepté un bateau de pêche en provenance de Libye transportant 140 migrants, non loin des côtes siciliennes. Débarqués dans le port de Pozzallo, dans le sud de l’île italienne, les rescapés, dont trois blessés, ont affirmé avoir été ciblés par des tirs.

« Selon les premières déclarations des occupants, le bateau de pêche a été la cible d’une attaque armée à environ 160 kilomètres au sud-est de Malte, dans la zone de recherche et de sauvetage sous responsabilité maltaise », indiquait les garde-côtes dans un communiqué. Ceux-ci précisaient que des vérifications étaient en cours.

Tirs signalés la veille

« Nous sommes en contact avec un bateau dans la zone SAR maltaise et les gens disent qu’ils se font tirer dessus par les soi-disant garde-côtes libyens en ce moment même (…) Les autorités de l’UE doivent intervenir et assurer un sauvetage vers un lieu sûr ! », alertait, dimanche (12 octobre) sur X, l’ONG Alarmphone.

Cette dernière a pour mission de localiser et signaler aux navires de recherche et de sauvetage les embarcations de migrants en détresse. Quelques heures après la première alerte, Alarmphone affirmait être toujours en contact avec le bateau.

Les personnes à bord déploraient deux morts. Des informations impossibles à vérifier pour l’ONG, impuissante : « Les autorités de l’UE n’ont toujours pas participé aux opérations de sauvetage (…) Un atout aérien de Frontex est sur les lieux – arrêtez de regarder, commencez à sauver ! ».

C’est un navire de l’ONG SOS Humanity qui est finalement arrivé sur les lieux pour secourir les personnes migrantes. L’équipe du bateau de sauvetage indiquait qu’à leur arrivée, les garde-côtes libyens étaient déjà présents. Après avoir récupéré les naufragés, l’équipage a vu les garde-côtes libyens tirer une douzaine de balles dans l’embarcation vide.

Un partenariat en question

Les signalements d’attaques armées contre les bateaux de migrants, ou les navires de secours des ONG, se sont multipliés ces dernières semaines. Fin août, l’Ocean Viking, navire affrété par l’ONG SOS Méditerranée, dénonçait avoir été ciblés par des tirs des garde-côtes libyens. Plusieurs impacts de balles avaient alors été photographiés par l’équipage.

Dans un communiqué (23 septembre) adressé à Magnus Brunner, commissaire européen aux Affaires intérieures de l’Union européenne (UE) et aux Migrations, 42 ONG demandaient à l’UE de mettre fin à son partenariat avec la Libye. Les organisations regrettaient, notamment, qu’un mois après l’attaque de l’Ocean Viking, aucune mesure n’ait été prise par la Commission européenne.