Budget 2026 : vers une suppression des APL pour les étudiants étrangers ?

Université de La Sorbonne – (Photo : JULIEN DE ROSA / AFP)
Le budget 2026 du gouvernement menace directement les « aides personnalisées au logement » (APL) accordées aux étudiants étrangers hors Union européenne non boursiers.
Le budget des étudiants étrangers pourrait être amputé de 100 à 250 € mensuels, jusqu’ici assurés par l’apport des APL. Présenté la semaine dernière, le projet de budget — et plus précisément son article 67 — prévoit d’exclure de ces aides les étudiants étrangers extra-européens non boursiers.
Ce sont donc la quasi-totalité des étudiants étrangers qui seront impactés, puisque seulement 2 à 3 % des 315 000 étudiants extra-communautaires sont boursiers, comme le précisait Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation pour le logement des défavorisés.
Triple précarité
« Retirer les APL pour les étudiants extracommunautaires non boursiers, c’est vraiment mettre à la porte quasiment l’ensemble des étudiants extracommunautaires de notre système universitaire », confirmait à l’AFP Suzanne Nidjam, présidente de la FAGE.
Près de 300 000 étudiants risquent donc de perdre leurs droits à cause d’une mesure visant une nouvelle fois les étrangers. Pour l’UNEF, les étudiants étrangers subissent déjà une « triple précarité ».
À la précarité administrative (parcours administratif compliqué) et à la précarité pédagogique (langue différente), s’est ajoutée ces dernières années une précarité financière « avec des frais d’inscription multipliés par 16 » et « une exclusion du système des bourses sur critères sociaux ».
Conséquences
Dans un communiqué (17 octobre), la Ligue des droits de l’Homme (LDH) déplorait un « acharnement politique » contre des étudiants déjà « fragiles et précaires ».
« Supprimer l’accès aux APL pour les étudiant·es étranger·es entraînerait des conséquences dramatiques sur leurs trajectoires : abandons d’études, précarité renforcée, voire situations de sans-abrisme. Nous ne pouvons accepter que leur vie soit une variable d’ajustement budgétaire ».
Selon Manuel Domergue, cette mesure devrait faire économiser environ 400 millions d’euros. La LDH rappelait qu’une telle mesure ne ferait que renforcer une précarité déjà importante puisque, « d’après l’Observatoire de la vie étudiante (OVE), 62 % ont eu recours à l’aide alimentaire ou en auraient eu besoin, contre 22 % des étudiants français ».
