Coup de cœur cinéma : Elle s’appelait Hind

 Coup de cœur cinéma : Elle s’appelait Hind

La voix de Hind Rajab, Kaouther Ben Hania — en salles à partir du 26 novembre.

La voix de Hind Rajab n’est pas qu’un film. C’est un appel au secours réel, prolongé et tragiquement vain. Hind Rajab, 5 ans, avait bouleversé la terre entière en 2024.

Le chiffre 23 minutes et 30 secondes…
The Voice of Hind Rajab, présenté en compétition à la 82ᵉ Mostra de Venise, au Lido de Venise, le 3 septembre 2025. (Photo : Stefano RELLANDINI / AFP)

Le 29 janvier, alors qu’elle se trouve dans une voiture avec des proches à Gaza, la fillette en devient la seule survivante lorsque le véhicule, pris pour cible par Tsahal, se transforme en tombeau.

Terrifiée, coincée parmi les corps sans vie de sa famille, elle appelle les bénévoles du Croissant-Rouge. Sa petite voix implore : « Venez me chercher ».

Diffusés plus tard, ces enregistrements ont rappelé au monde que, sous les bombes et les balles israéliennes, ce sont d’abord des enfants qui appellent à l’aide… avant de mourir. Une fille qui se cache et qui espère : comment ne pas penser à Anne Frank, en un autre temps et d’autres lieux ?

À la Mostra de Venise, le film de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania a déclenché une ovation de près de vingt-quatre minutes. Un moment rare, historique, qui dépasse tous les records des festivals de cinéma.

Sa force tient à son dispositif resserré : un huis clos à distance, dans les locaux de l’équipe de secours en Cisjordanie, métaphore d’un enfermement sans issue. Elle tient aussi à son ancrage documentaire, soutenu par l’utilisation des enregistrements audio authentiques, avec l’accord de la famille.

Souhaitons maintenant à ce film de trouver un écho tout aussi fort dans les salles et de s’imposer aux Oscars, où la Tunisie l’a choisi pour la représenter.

Que la voix de Hind continue de résonner et rappelle que les enfants paient toujours le prix le plus lourd de cette folie génocidaire. Que sa voix, celle d’une innocence brisée, reste une mémoire vivante, que nul ne doit oublier.

 

La voix de Hind Rajab, Kaouther Ben Hania — en salles à partir du 26 novembre.