Méditerranée : l’Albatross a déployé ses ailes pour le sauvetage en mer

 Méditerranée : l’Albatross a déployé ses ailes pour le sauvetage en mer

Daniel Auerbach, responsable des opérations de la mission Albatross de SOS Méditerranée (Photo by Clément MELKI / AFP)

Depuis le mois de novembre, SOS Méditerranée s’est dotée d’une nouvelle arme dans son arsenal de sauvetage : l’avion Albatross. Ses missions : observer, signaler, témoigner.

« Depuis les airs, nous pouvons observer ce qui se passe réellement en mer et transmettre immédiatement les situations de détresse aux autorités responsables et aux navires légalement tenus de porter assistance », explique Daniel Auerbach, responsable des opérations de la mission Albatross.

Depuis novembre, SOS Méditerranée, en partenariat avec Humanitarian Pilots Initiative (HPI), effectue des vols de surveillance avec son nouvel appareil.

Selon l’ONG, les premiers résultats sont très encourageants : les premières rotations ont permis de repérer quatre embarcations en détresse, finalement secourues par des navires d’ONG ainsi que par les garde-côtes italiens.

Bilan : une centaine de personnes migrantes sauvées.

Documenter, témoigner

Pour SOS Méditerranée, les vols de l’Albatross permettront de pallier le manque de coordination des opérations de sauvetage par les autorités maritimes libyennes, tunisiennes, maltaises et italiennes. Cet appui aérien offre une nouvelle perspective.

Si l’agence européenne Frontex dispose déjà de moyens similaires, elle n’en fait pas systématiquement bénéficier les ONG présentes en Méditerranée.

L’Albatross permet ainsi de suivre et documenter de manière indépendante la situation en mer : « Nous observons les acteurs – milices, garde-côtes, embarcations en détresse – et nous documentons les violations des droits humains : retours forcés, mauvais traitements, conduites dangereuses en mer, refus d’assistance ».

Observation nécessaire

La mission Albatross apparaît d’autant plus indispensable que les signalements d’attaques armées contre des bateaux de migrants ou des navires de secours se sont multipliés ces derniers mois.

Fin août, l’Ocean Viking, navire affrété par SOS Méditerranée, avait dénoncé avoir été ciblé par des tirs des garde-côtes libyens. Plusieurs impacts de balles avaient été photographiés par l’équipage.

Dans un communiqué daté du 8 octobre et adressé à Magnus Brunner, commissaire européen aux Affaires intérieures et aux Migrations, 42 ONG demandaient à l’Union européenne de mettre fin à son partenariat avec la Libye.

Elles regrettaient qu’un mois après l’attaque de l’Ocean Viking, aucune mesure n’ait été prise par la Commission européenne.