Ahmed Ben Yessef, icône de l’art plastique marocain, expose à Séville

Ahmed Ben Yessef dédicace le livre « Ben Yessef, singularité et fortune d’une œuvre », de Mohamed Métalsi publié en 2022 par Malika Éditions, lors d’un événement hommage organisé par la BMCI. Capture d’écran – BMCI Groupe BNP Paribas / YouTube
L’exposition rétrospective « Tétouan mon berceau, Séville ma demeure » de l’artiste peintre marocain Ahmed Ben Yessef a été inaugurée le 20 mai à la Casa de la Provincia de Séville, en présence de nombreuses personnalités de divers horizons.
Initiée par la Députation de Séville, en partenariat avec le Consulat général du Maroc, cette exposition se poursuit jusqu’au 29 juin. Elle retrace plus de soixante ans de création artistique, placés sous le signe du dialogue interculturel et de la promotion des valeurs de paix et de coexistence.
À travers une sélection de peintures, gravures, sérigraphies et sculptures, l’exposition met en lumière une esthétique maroco-andalouse nourrie par la tradition, la transmission et l’ouverture à l’universel.
À cette occasion, Francisco Javier Fernández, président de la Députation de Séville, a souligné que cette exposition confère à la Casa de la Provincia une dimension particulière, en ce qu’elle « dépasse le simple cadre artistique pour devenir un témoignage vivant des liens profonds entre le Maroc et l’Andalousie ».
« La distance qui nous sépare est bien moindre que tout ce qui nous unit », a-t-il déclaré, mettant en avant les valeurs, les héritages et les affinités culturelles partagés entre les deux rives de la Méditerranée.
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Un parcours riche entre deux rives
Pour sa part, Ahmed Ben Yessef a exprimé sa joie de voir aboutir un projet qu’il portait en lui depuis de nombreuses années. Il s’est dit ému de voir réunies, en un même lieu, des œuvres qui racontent son parcours entre deux rives.
« À travers chaque toile, chaque gravure, c’est une partie de moi que je livre », a-t-il confié. Ses œuvres, explique-t-il, reflètent l’attachement profond qu’il éprouve pour sa ville natale, Tétouan, et pour Séville, où il s’est installé il y a plus de soixante ans et où il a retrouvé, selon ses mots, une part de ses origines.
Il a notamment souligné les similarités entre Tétouan et Séville – architecture, couleurs, lumières, esprit des habitants – qui ont nourri son œuvre et orienté son engagement artistique en faveur du dialogue entre les cultures.
Né en 1945 à Tétouan, Ahmed Ben Yessef rejoint à 17 ans l’École supérieure des beaux-arts de Tétouan, puis l’École des beaux-arts de Séville en 1967. La capitale andalouse a profondément marqué son travail, à tel point que certaines de ses œuvres ont été reproduites sur des billets de banque et des pièces de monnaie.