CAN 2025. La Tunisie se qualifie en huitièmes, sans convaincre

 CAN 2025. La Tunisie se qualifie en huitièmes, sans convaincre

C’est en assurant le minimum syndical que la sélection tunisienne de football s’est qualifiée pour les huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des nations 2025 à l’issue de son match nul 1 – 1 mardi soir à Rabat face à une modeste Tanzanie (112ème au classement Fifa).

Si ce nul, dernier match de la phase de groupes, permet aux Aigles de Carthage de franchir le premier tour à la deuxième place, le consensus parmi les supporters consiste en un sentiment d’amertume face à une prestation globalement médiocre d’une sélection qui n’aura pas su se faire pardonner l’humiliation des 70 premières minutes du match précédent face au Nigeria.

Interpelé en conférence de presse après avoir déclaré que « l’objectif fixé avant le coup d’envoi du tournoi a été atteint, celui de se qualifier pour la phase finale », le coach Sami Trabelsi a dû faire face à une piqûre de rappel de la part de journalistes qui lui ont signifié que cela est un objectif indigne des aspirations des Aigles, et ne saurait être considéré comme un « accomplissement ».

Face à une équipe tanzanienne certes regroupée et attentive sur le plan défensif, la Tunisie a brièvement cherché à imposer son rythme dès les premières minutes. L’ex parisien Ismaël Gharbi trouve alors le poteau dès la 9ème minute, puis manque de peu d’inscrire un but magnifique de 40 mètres, mais son lobe passe au-dessus (27ème minute). Il inscrit son premier but avec le maillot tunisien, sur pénalty.

 

Monotonie et manque d’inspiration offensive

Hormis ces trois saillies lumineuses, la rencontre se caractérise par un ennui profond, une traversée du désert notamment causée par l’extrême lenteur du milieu Ferjani Sassi, contesté à son poste malgré le brassard du capitanat. Autre déception, le jeune talent des Celtics, Sebastian Tounekti, n’a pas su confirmer son brio affiché lors de la remontada face au Nigeria, en livrant ce soir une performance très moyenne côté gauche.

Stérile, la possession a majoritairement penché en faveur des Tunisiens (62%), qui ont tenté de faire circuler le ballon pour désorganiser le bloc adverse, en vain. La Tanzanie, de son côté, a misé sur un jeu plus direct, avec des transitions rapides et une vigilance constante sur les côtés, ce qui a permis de marquer au retour des vestiaires à la 48ème minute par un tir bien placé de Salum, suite à l’une des innombrables relances hasardeuses du gardien Aymen Dahmen, capable du pire comme du meilleur.

Le bilan sur le plan de la manière est peu flatteur, avec une sélection tunisienne réduite à visiblement vouloir gagner du temps et conserver ce résultat, avec entre autres deux changements incompréhensibles à la 88ème minute pour faire rentrer Ben Romdhane et Belhaj Mahmoud, dans un contexte où l’enjeu primait sur le spectacle. Seule consolation, un léger mieux dans l’entrejeu, avec des duels physiques plus disputés que contre les Super Eagles. Au final, ce résultat permet d’éviter un choc contre le Maroc dès les huitièmes, cependant les Tunisiens rencontreront le Mali, l’une de leurs bêtes noires de ces dernières années, samedi en huitièmes, bien que ces derniers ne sont pas non plus au meilleur de leur forme en ayant concédé trois matchs nuls jusqu’ici dans cette édition de la CAN.

Cette qualification s’inscrit en somme dans la continuité du parcours tunisien lors de la phase de groupes, marquée par une gestion pragmatique des matchs et une recherche d’efficacité en deçà de son statut dans la mesure où elle dispose d’un effectif de qualité, si l’on omet l’absence de stars à proprement parler. Eclaircie au tableau, avec cette place en phase à élimination directe, la Tunisie poursuit tant bien que mal son aventure continentale et se prépare désormais à aborder un nouveau chapitre du tournoi, où les marges d’erreur seront réduites. Le prochain match offrira un contexte différent, face à un adversaire statutaire qui visera également une place en quarts de finale.