Fès, mémoire vivante de l’architecture arabe, rejoint le registre de l’ALECSO

Fès apparaît comme un témoin de l’art de bâtir traditionnel, fondé sur la géométrie, la fonctionnalité et l’esthétique
La médina de Fès vient d’être inscrite au registre du patrimoine architectural et urbain de l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (ALECSO).
Ce registre, récemment lancé, a pour objectif de valoriser les sites emblématiques du monde arabe, témoins d’un riche héritage historique, culturel et architectural. Déjà classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, la médina de Fès voit ainsi une nouvelle fois son authenticité et son importance reconnues à l’échelle régionale.
Un trésor d’authenticité et de continuité
Fès ne ressemble à aucune autre ville. Fondée au VIIIe siècle, elle incarne un modèle unique de ville islamique médiévale, restée intacte malgré les siècles. Son tissu urbain labyrinthique, ses médersas aux zelliges raffinés, ses riads aux patios silencieux et ses souks bruissant de vie offrent un condensé vibrant de la civilisation arabo-musulmane. Contrairement à de nombreuses médinas où les transformations ont souvent altéré l’esprit des lieux, Fès a su conserver son âme, entre sacralité, artisanat vivant et urbanisme traditionnel.
Une reconnaissance régionale au service de la mémoire collective
Aux côtés d’autres villes chargées d’histoire – comme Al Qods- Fès rejoint un registre qui cherche à répertorier les sites menacés ou vulnérables dans un contexte d’urbanisation galopante, de conflits ou d’abandon. L’objectif est double : sensibiliser à leur valeur unique et favoriser des politiques actives de sauvegarde. L’inscription de Fès s’inscrit dans une volonté partagée par les pays membres de l’ALECSO de préserver les fondements matériels et spirituels de l’identité arabe.
Une vitrine de l’ingéniosité architecturale arabe
Ce registre ne se contente pas de recenser des sites anciens. Il met également en lumière la créativité architecturale propre au monde arabe, passée et présente. Dans ce cadre, Fès apparaît non seulement comme un témoin de l’art de bâtir traditionnel – fondé sur la géométrie, la fonctionnalité et l’esthétique – mais aussi comme une source d’inspiration pour les architectes contemporains soucieux de renouer avec un urbanisme respectueux du lieu et du sens.
Un patrimoine à transmettre
L’initiative de l’ALECSO s’inscrit dans une stratégie plus large de préservation de la mémoire collective. Car protéger Fès, ce n’est pas seulement restaurer des murs ou cataloguer des monuments : c’est perpétuer une manière d’habiter, de circuler, de créer, de transmettre. C’est aussi reconnaître la médina comme un organisme vivant, fait de gestes anciens, de métiers perpétués, de rituels quotidiens, où la pierre et l’humain racontent ensemble l’histoire du monde arabe.
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