Gaza en situation de famine selon l’ONU, Israël dément

 Gaza en situation de famine selon l’ONU, Israël dément

À Abu Gosh, le 8 août 2025, une femme expose des photos d’enfants palestiniens victimes de malnutrition, pour dénoncer la famine qui frappe Gaza. Photo : Ahmad GHARABLI / AFP

Vendredi (22 août), un rapport de l’ONU a confirmé la situation de famine à Gaza. Israël met en doute la légitimité de ce rapport.

« Plus d’un demi-million de personnes sont en proie à la famine à Gaza et sont donc confrontées à l’inanition, à la misère et à des décès évitables, selon une nouvelle analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) » publiée dans un rapport de l’ONU, affirmait l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vendredi dernier.

L’IPC est un outil de référence indépendant utilisé par les agences de l’ONU et les ONG pour surveiller les situations de malnutrition. Pour déclarer un territoire en situation de famine, la catégorie la plus élevée de l’IPC, l’OMS rappelait qu’il faut franchir trois seuils critiques : la privation alimentaire extrême, la malnutrition aiguë et les décès liés à l’inanition.

Pour l’OMS « la dernière analyse confirme désormais, sur la base d’éléments de preuve raisonnables, que ces trois critères sont réunis ».

Fausses données ?

« Israël n’a pas de politique de famine. Israël a une politique de prévention de la famine (…) les seuls à être délibérément affamés à Gaza sont les otages israéliens », affirmait le bureau de Benyamin Netanyahu dans un communiqué en réaction à la publication du rapport de l’ONU.

Des conclusions dont la légitimité est très largement mise en doute par Israël : « il s’agit d’un rapport fabriqué sur mesure sur la base de données fausses et partiales émanant en partie du Hamas », et qui « ignore les efforts humanitaires d’Israël et les vols systématiques de l’aide par le Hamas ». 

Action internationale plus que jamais requise

Depuis plusieurs mois, de nombreuses ONG et des associations intervenant sur place, alertaient sur la malnutrition et le risque de famine. Pour celles-ci, la responsabilité d’Israël est claire comme l’indique le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS : « Le monde est resté trop longtemps passif face à l’accumulation de décès tragiques et inutiles induits par cette famine provoquée par l’homme ».

De son côté, Erika Guevara Rosas, directrice générale de la recherche, du plaidoyer, des politiques et des campagnes à Amnesty International prévient : « Chaque heure qui passe sans action internationale décisive voit un nombre grandissant de vies palestiniennes perdues et la ville de Gaza se rapprocher d’une complète annihilation. L’histoire ne nous pardonnera jamais d’avoir laissé faire alors que des enfants décharnés meurent et que de la nourriture se trouve à quelques kilomètres d’eux, bloquée par Israël ».