Gaza : Unrwa, dernier rempart pour la sauvegarde des droits de l’Homme ?

Philippe Lazzarini, commissaire général de l’Unrwa, lors de son intervention à l’Assemblée générale des Nations unies. Fabrice COFFRINI / AFP
Dans une déclaration forte, Philippe Lazzarini, commissaire général de l’Unrwa, liait la survie de l’agence onusienne aux derniers espoirs de paix et de respect des droits de l’Homme à Gaza.
« La sauvegarde du mandat et des opérations de l’Unrwa est vitale pour la survie de millions de Palestiniens et essentielle pour une solution politique indispensable », déclarait hier (13 novembre) Philippe Lazzarini face à l’Assemblée générale des Nations unies.
Le commissaire général de l’Unrwa (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) rappelait qu’aujourd’hui, l’agence fournissait 40 % de tous les soins de santé primaires à Gaza.
Une aide vitale menacée par les attaques systématiques du gouvernement israélien, des « tentatives d’attaques de désinformation en cours qui visent à discréditer et à démanteler l’Agence ».
Désinformation
Le 4 novembre 2024, le ministère israélien des Affaires étrangères accusait frontalement l’agence onusienne : « L’Unrwa, l’organisation dont les employés ont participé au massacre du 7 octobre et dont beaucoup d’employés sont des membres du Hamas, fait partie du problème de la bande de Gaza et non de la solution ».
Le 6 octobre 2024, la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, le Parlement israélien, approuvait deux textes de loi visant à mettre fin à l’activité et au statut de l’Unrwa en Cisjordanie occupée et à Gaza.
« En septembre dernier, la Commission d’enquête des Nations unies sur le territoire palestinien occupé a conclu que les lois adoptées par la Knesset pour paralyser les opérations de l’Unrwa et la création de la Fondation humanitaire pour Gaza étaient calculées pour bloquer l’aide vitale et créer des “conditions de vie invivables” conduisant à la destruction physique des Palestiniens à Gaza – un acte génocidaire », rappelait, hier, Philippe Lazzarini.
En outre, il se félicitait qu’en octobre dernier, la Cour internationale de justice ait estimé qu’Israël était tenu de lever les restrictions imposées aux opérations de l’Unrwa.
Éducation
Par ailleurs, hormis l’aide alimentaire, l’Unrwa a mis en place des activités éducatives, essentielles « pour raviver l’espoir et prévenir la radicalisation », soulignait le commissaire général de l’agence.
« Contrairement à la désinformation incessante, le programme d’éducation de l’Unrwa témoigne d’un engagement en faveur de la tolérance, des droits de l’homme, de l’égalité des sexes et de la diversité qui est sans précédent dans la région », se félicitait Philippe Lazzarini.
Pour ce dernier, le chemin vers une paix durable est étroit mais possible : « Le cessez-le-feu est précaire, avec de multiples violations mettant à l’épreuve la détermination de ses garants. Il ne suffit pas de prolonger l’absence de guerre, nous devons tracer une voie viable vers la paix ».
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