Tunisie/France. Incident Nouvelair à Nice : le BEA rend ses premières conclusions

 Tunisie/France. Incident Nouvelair à Nice : le BEA rend ses premières conclusions

Image d’illustration

Un grave incident aérien avait été évité dans la soirée du dimanche 21 septembre 2025 à l’aéroport de Nice-Côte d’Azur. Les conclusions préliminaires du BEA sont accablantes notamment pour l’équipage.

Rappel des faits : Vers 23h30, un Airbus A320 de la compagnie tunisienne Nouvelair, en phase d’atterrissage, s’est aligné sur une piste déjà occupée par un appareil de la compagnie britannique low-cost EasyJet, lui aussi un Airbus A320, autorisé au décollage. L’avion tunisien a finalement remis les gaz in extremis, empêchant une collision qui aurait pu tourner au drame.

Le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) a rapidement qualifié les faits « d’incident grave ». Quatre enquêteurs ont été dépêchés sur place afin de récupérer les enregistreurs de vol des deux appareils et de reconstituer minutieusement la séquence des événements. Dans une première note, l’organisme confirme que l’équipage de Nouvelair a confondu les pistes lors de son approche finale.

 

L’erreur de pilotage confirmée

Selon la même source, l’appareil immatriculé TS-INP avait été autorisé à se poser sur la piste 04L, mais s’est aligné par erreur sur la 04R, où se trouvait déjà l’Airbus OE-IJZ d’easyJet, prêt à s’élancer. L’avion tunisien a même survolé à quelques mètres seulement l’appareil britannique avant que ses pilotes ne choisissent de remettre les gaz et de tenter une nouvelle approche.

Si aucune collision n’a eu lieu, l’incident interroge sur les causes exactes de cette erreur. L’hypothèse d’une faute de pilotage est sur la table, mais d’autres facteurs pourraient avoir joué un rôle. Les conditions météorologiques au moment des faits étaient particulièrement dégradées : de fortes averses et une visibilité réduite rendaient les manœuvres plus délicates qu’à l’ordinaire, mais n’expliquent pas tout. Car parallèlement à cela, les auditions menées auprès des contrôleurs aériens et des équipages devront déterminer si une mauvaise communication ou une faille dans les procédures de signalisation ont pu contribuer à la confusion.

Par ailleurs, l’enquête technique du BEA n’est pas la seule en cours. La Direction des services de la navigation aérienne (DSNA) mène en effet également sa propre investigation. Sur le plan judiciaire enfin, le parquet de Nice a ouvert une procédure pour « mise en danger de la vie d’autrui », une instruction confiée quant à elle à la gendarmerie des transports aériens. Ces investigations devraient permettre ultérieurement d’établir clairement les responsabilités et d’éviter que de tels incidents ne se reproduisent à l’avenir.

Bien que plus de 300 passagers se soient trouvés à bord des deux avions, aucun blessé n’est à déplorer, hormis une frayeur et des cris à bord rapportés par des témoins. Le sang-froid et la réactivité de l’équipage tunisien, qui a immédiatement interrompu son atterrissage, ont sans doute permis d’éviter une catastrophe. Un épisode qui met en lumière la fragilité de la sécurité aérienne face à la combinaison d’erreurs humaines et de conditions climatiques défavorables, et rappelle que chaque vol reste suspendu à une vigilance constante de tous les acteurs du ciel.

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