Clermont-Ferrand : Il y a huit ans, Wissam El-Yamni décédait après une interpellation de la police

 Clermont-Ferrand : Il y a huit ans, Wissam El-Yamni décédait après une interpellation de la police


Il y a huit ans, jour pour jour, le 9 janvier 2012, après neuf jours de coma, Wissam El-Yamni décédait. Ce chauffeur routier de 30 ans est mort neuf jours après être tombé dans le coma à la suite d'un malaise cardiaque lors de son interpellation musclée la nuit de la Saint-Sylvestre, dans un quartier populaire de Clermont-Ferrand. 


Son corps avait été restitué à sa famille près de six mois après le drame. Huit ans, c’est aussi le temps qu’a duré l’instruction.


En novembre dernier, la juge a décidé  de clore cette enquête. Aucune mise en examen n’a été prononcée à l’encontre des fonctionnaires de police impliqués. Huit années où la famille s’est pourtant battue pour obtenir justice.


Dans un premier temps, un rapport de l’inspection générale de la police nationale (IGPN) avait avancé l’hypothèse que le coma ait été provoqué par un « pliage » lors de son transport au commissariat. Cette technique de contention, qui consiste à maintenir la tête appuyée sur les genoux, n’est pas autorisée par les règles d’intervention de la police.


En mars 2014, deux policiers avaient été mis en examen : le premier est celui qui avait reconnu avoir appliqué un « pliage » sur la victime. Le second conduisait la voiture. Ces mises en examen ont ensuite été annulées.


« Ma famille ne fera jamais le deuil. N'importe quelle condamnation sera toujours en dessous du mal que les policiers nous ont fait. Ce n'est donc presque plus pour nous que nous ne battons, c'est surtout pour les autres », avouait en mars 2014 au Courrier de l’Atlas, Farid El-Yamni le frère de la victime. « Nous nous battons pour dénoncer un système qui tue impunément et faire en sorte que la justice fasse enfin son travail ». Des mots qui n’ont pas arrêté de résonner ces dernières années.


Chaque année, en France, une dizaine de personnes sont tuées par la police, sans que l’immense majorité des fonctionnaires incriminés ne soient condamnés par la justice.

Nadir Dendoune