Tour de France : Mobilisation « invisible » des militants pro-palestiniens  

 Tour de France : Mobilisation « invisible » des militants pro-palestiniens  
Tous les jours, sans relâche, dans toutes les villes françaises où passe le Tour de France,  les militants pro-palestiniens donnent de la voix, scandent des slogans, arborent des affiches ou des drapeaux palestiniens, pour dénoncer ce qu’ils jugent être « le blanchissement par le sport de l’apartheid israélien ».
La cause de leur mécontentement ? La présence d’Israël Start-Up Nation, l’équipe cycliste israélienne, propriétaire du milliardaire israélo-canadien Sylvan Adams et soutenue par le ministère du tourisme israélien.

« On a la sensation que les médias et en particulier France Télévisions qui retransmet pourtant l’intégralité du Tour de France, font exprès de nous ignorer. Difficile de ne pas nous voir : il y a des mobilisations sur absolument toutes les étapes », dénonce Monira Mouhoun une des coordinatrice de la campagne BDS France, un mouvement de boycott qui s’oppose à l’occupation israélienne en Palestine.Et pourtant, malgré leurs nombreux efforts, leur mobilisation reste « invisible », du moins sur nos écrans de télévision.

Invitée pour la première fois sur le Tour, et au-delà des ambitions sportives, l’équipe Israël Start-Up Nation sert surtout d’objet diplomatique pour Israël. Redorer l’image d’un pays, accusé régulièrement de ne pas respecter le droit international. En 2017, un rapport de l’ONU accusait même Israël de « soumettre les Palestiniens à un régime d’apartheid ».

Sylvan Adams n’en est pas à son coup d’essai

Sylvan Adams est l’instigateur du passage du Tour d’Italie à Jérusalem en 2018. C’est également lui qui assure la présence d’Israël en Formule 1. Le milliardaire assume clairement l’objectif de la présence de son équipe pendant la Grande Boucle.

« Nous aurons notre nom, Israël, au Tour de France, qui sera vu par 2,6 milliards de personnes avec nos couleurs bleu et blanc. C’est très symbolique », avait déclaré Sylvan Adams à l’AFP en juillet dernier. « Montrer ce que j’appelle l’Israël de tous les jours à une vaste audience, et cela passe par les événements sportifs », soutient encore ce dernier.

« On aurait aimé que le tour de France refuse de faire participer une équipe d’un pays qui ne respecte pas le droit international et qui bafoue les droits humains », insiste de son côté Monira Mouhoun. « C’est inadmissible parce que les Palestiniens sont empêchés de pratiquer des activités sportives et de participer à des compétitions internationales. Et aussi parce qu’il y a de nombreux sportifs palestiniens qui ont été blessés par Israël de façon irrémédiable », continue la jeune femme.

Blanchir une politique criminelle

« Cela va permettre à Israël d’utiliser un événement sportif international pour blanchir, par le sport, sa politique criminelle de nettoyage ethnique, son siège, ses agressions militaires répétées contre Gaza, les démolitions de maisons palestiniennes, la construction de ses colonies de peuplement illégales et de ses murs d’apartheid illégaux », dénonce vigoureusement Monira.

A quelques jours de la fin du Tour de France, la course s’arrête le 20 septembre, ces tentatives répétées de déstabilisation par les militants pro-palestiniens, n’ont donc pas eu pour effet de perturber la Grande Boucle. « On va continuer jusqu’au dernier jour », promet Monira. « Sur le Tour, les spectateurs sont étonnés de la présence d’Israël et sont plutôt solidaires avec nous », soutient-elle.

Nous avons tenté de joindre France Télévisions. Pour l’instant, en vain.

Nadir Dendoune