Mort de D. Bendjaballah : rassemblement pour une requalification en crime raciste

 Mort de D. Bendjaballah : rassemblement pour une requalification en crime raciste

Demain (17 mai), plusieurs associations appellent à un rassemblement en mémoire de Djamel Bendjaballah et réclament la requalification du meurtre en crime raciste.

« Justice pour Djamel », trois mots qui résonneront aux portes du palais de justice de Dunkerque, demain, où la famille de Djamel Bendjaballah et plusieurs associations appellent à se rassembler en mémoire de ce dernier. Le 31 août 2024, à Cappelle-la-Grande (Nord), cet éducateur de 43 ans était percuté puis écrasé par Jérôme Décofour, l’ex-concubin de sa compagne. Selon le parquet, il s’agissait d’un acte délibéré.

L’accusé a donc été mis en examen et placé en détention provisoire depuis le 2 septembre. Mais il s’avère que, entre décembre 2022 et août 2024, Djamel Bendjaballah avait déposé plusieurs plaintes contre ce membre d’une milice d’extrême-droite, notamment pour injures racistes. Des plaintes classées sans suite.

Requalification

La famille et les proches de la victime réclament une requalification du meurtre en crime raciste. Interrogée par France 3 Hauts-de-France le 29 janvier, la Procureure de la République expliquait que « l’appréciation de la qualification adéquate sera réalisée à la lumière des éléments en cours d’investigation par le juge d’instruction, de l’interrogatoire du mis en examen à venir et de l’audition de la partie civile qu’il a la possibilité d’organiser ».

Estimant que ce crime a été commis en raison de l’origine de Djamel Bendjaballah, la LDH (Ligue des droits de l’Homme), la Maison des potes, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) et SOS Racisme se sont portés partie civile. Cependant, selon un communiqué des associations (15 mai), leurs constitutions de partie civile ont été jugées irrecevables par la juge d’instruction.

« Déni systémique du racisme »

« Ce refus d’entendre les associations s’inscrit dans une attitude de déni systémique du racisme », dénoncent les associations. En février, la sœur de la victime pointait déjà du doigt l’immobilisme des autorités : « ce drame aurait pu être évité. (…) Il y a eu un désengagement de la police et de l’État, mon frère n’a pas été protégé ».

En outre, dans leur communiqué, les associations déclarent notamment « contester leur irrecevabilité devant la chambre de l’instruction », mais aussi demander la requalification du meurtre en crime raciste. En soutien à la famille, elles appellent à un rassemblement devant le palais de justice de Dunkerque, demain (17 mai).

>> A lire aussi : Orléans: enquête ouverte pour « provocation à la haine en raison de la religion »