Municipales à Saint-Denis : Sofia Boutrih dénonce une « vague d’attaques » après l’annonce de l’accord PCF–LFI

Photo : Louiz Art
Sofia Boutrih, cheffe de file du Parti communiste français pour les municipales de 2026 à Saint-Denis et directrice de la Fête de l’Humanité, affirme depuis plusieurs jours faire face à « une vague d’attaques d’une violence inouïe » sur les réseaux sociaux après l’accord municipal officialisé le 3 décembre dernier entre LFI et le PCF à Saint-Denis. Une alliance destinée, selon les deux formations, à « reconquérir » Saint-Denis, dirigée par les socialistes depuis 2020. Dans un message adressé aux instances nationales du PCF — qui, selon elle, n’ont pour l’heure pas répondu —, l’élue locale dénonce insultes, propos sexistes et racialisés, ainsi que des insinuations diffamatoires à son encontre.
Un message interne qui met le feu aux poudres
Selon Sofia Boutrih, la situation s’est dégradée après la prise de position publique de Pierre Lacaze, membre de la direction nationale du PCF, élu d’opposition à Toulouse et conseiller régional d’Occitanie.
Celui-ci avait exprimé son désaccord avec l’accord conclu avec La France insoumise, pourtant validé par les fédérations départementale et locale du PCF.
Ce désaccord politique aurait, d’après Boutrih, servi de déclencheur à un « déferlement de haine personnelle ».
Des attaques ciblées, selon la candidate communiste
Dans sa lettre, Sofia Boutrih décrit des attaques la visant personnellement : accusations de « communautarisme », commentaires sexistes ou paternalistes, critiques liées à ses origines, et même l’accusation d’être « un danger pour les compatriotes juifs », qu’elle qualifie de « propos graves et contraires aux valeurs du mouvement communiste ».
Elle estime être visée parce qu’elle est « une femme engagée, issue de l’immigration », installée de longue date à Saint-Denis, et occupant des fonctions stratégiques au sein du Parti communiste.
« Parce que je dirige la Fête de l’Humanité, certains se permettent aujourd’hui de me renvoyer “à ma place”. Je refuse cela de toutes mes forces », affirme-t-elle.
Appel à une réaction de la direction nationale
Sofia Boutrih demande officiellement à la direction nationale du PCF de condamner les attaques dont elle déclare être victime. Elle précise ne pas solliciter de prise de position sur l’accord municipal lui-même, mais un rappel des principes internes face à des propos qu’elle juge « sexistes, racistes et diffamatoires ».
« Notre parti ne peut devenir le terrain de ce type de violences », écrit-elle, appelant à protéger « la dignité des militantes » et « l’intégrité du débat politique ».
Malgré les tensions, la candidate communiste assure continuer son engagement en vue des municipales.
« Je me battrai pour l’unité de la gauche, pour les classes populaires, pour la jeunesse, pour la justice sociale », écrit-elle. Elle indique également se réserver le droit d’engager des actions judiciaires.
