Plus de 2 000 enfants à la rue en France

FRANCOIS GUILLOT / AFP
C’est ce que déplorent Unicef France et la Fédération des acteurs de la solidarité. Des enfants à la rue faute de places d’hébergement d’urgence disponibles.
Ce nombre est en forte hausse depuis plusieurs années. Selon Unicef France, ce qui fait défaut, ce ne sont ni les ressources ni l’expertise, mais bien « une volonté politique ».
Au moins 2 159 enfants, dont 503 de moins de trois ans, sont restés dans la nuit du 18 au 19 août sans solution d’hébergement à la suite de l’appel de leurs parents au 115, le numéro d’urgence pour les personnes sans abri.
Le nombre d’enfants sans abri a progressé de 6% par rapport à l’an dernier et de 30% par rapport à 2022. Ils sont présents partout en France, en particulier en Ile-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Occitanie.
Une situation qui s’explique par la saturation des dispositifs d’hébergement d’urgence, combinée à une crise du logement, selon les associations.
Et la situation est d’autant plus alarmante que ces chiffres sont sous-évalués. Ils n’incluent pas les familles qui ont renoncé à joindre le 115, ni celles qui vivent en squats ou dans les bidonvilles. Les mineurs non accompagnés ne sont pas non plus comptabilisés.
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Carence fautive
Un rapport publié en juillet par trois inspections générales estime que le programme d’hébergement d’urgence de la France souffre d’une sous-budgétisation chronique et d’un déficit de pilotage qui ne lui permettent pas en l’état de répondre à l’ensemble des demandes.
En 2024, ce programme a représenté 2,3 milliards d’euros pour 203 000 places en structure d’hébergement généraliste. Un nombre stabilisé depuis 2021.
Les associations réclament la création de 10 000 places supplémentaires, dont un millier pour les femmes enceintes ou sortant de la maternité.
En février, une vingtaine d’entre elles ont déposé deux recours en justice contre l’Etat pour « carence fautive » dans la lutte contre le mal-logement.
