Précarité étudiante : loyers trop élevés, étrangers discriminés

 Précarité étudiante : loyers trop élevés, étrangers discriminés

Résidence étudiante (illustration). Photo : FRANK PERRY / AFP

Selon l’enquête annuelle de l’Union nationale des étudiants de France (Unef), le coût de la vie étudiante a nettement progressé. Et plus particulièrement pour les étudiants étrangers.

La hausse de la vie étudiante a doublé par rapport à l’an dernier. C’est un des enseignements de l’enquête annuelle de l’Unef paru hier (20 août).

Une augmentation de 4,12 % (contre 2,25% en 2024), notamment expliquée par la hausse du prix des loyers, premier poste de dépense des étudiants. Avec une augmentation de 2,75% dans le parc privé et de 3,26% dans les logements du CROUS, le problème du logement continue d’être préoccupant.

L’Unef regrette que la promesse de construction de 60 000 logements étudiants faite par Emmanuel Macron n’ait pas été tenue. Plusieurs années après l’échéance prévue, moins de 10 % de l’objectif a été atteint. Une défaillance révélatrice selon l’Unef :

« Cette incapacité à tenir les engagements pris par Emmanuel Macron révèle une méconnaissance profonde des enjeux étudiants et une absence totale de volonté politique réelle d’investir dans le logement social étudiant ».

« Bienvenue en France »

Toujours selon l’enquête de l’Unef, les étudiants étrangers sont particulièrement touchés par cette hausse du coût de la vie. En commençant par la mise en place du plan « Bienvenue en France », instaurant une augmentation des frais d’inscription pour les étudiants étrangers hors Union européenne.

3 000 € pour une année de licence et 4 000 € pour un master, leurs frais sont « 16 fois plus élevés » par rapport aux autres étudiants selon l’Unef, qui dénonce une « une discrimination institutionnelle inadmissible ». Un plan appliqué malgré les réticences des universités :

« Lors de sa mise en place en 2019, de nombreuses universités avaient refusé d’appliquer cette sélection financière et raciste. Depuis, le gouvernement a adopté une politique de mise sous pression financière des universités, les obligeant à appliquer ces frais différenciés ». 

Précarité des étudiants étrangers

Outre des frais d’inscription exorbitants, les étudiants étrangers sont exclus du système de bourse sur critères sociaux, ce qui en contraint la plupart à se salarier.

En outre, afin de pouvoir s’inscrire dans une université française, l’Unef révèle que « les étudiant·e·s étranger·e·s hors Union européenne doivent justifier de la présence sur leur compte bancaire de la somme de 7 380 € ».

Autant de raisons pour lesquelles le syndicat étudiant exige l’abrogation du plan « Bienvenue en France » afin de « rétablir l’égalité de traitement entre les étudiants ». L’Unef estime que « ce ne sont pas aux étudiants étrangers de payer le sous-investissement financier de l’Etat dans les universités ».

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