Prison/Angers : conditions indignes, la justice laisse 15 jours à l’Etat pour intervenir

Maison d’arrêt d’Angers – Photo de FRANK PERRY / AFP
Le tribunal administratif de Nantes a posé un ultimatum au ministre de la Justice : deux semaines pour améliorer les conditions de détention de la maison d’arrêt d’Angers.
Quinze jours. C’est le délai laissé par le juge des référés du tribunal administratif de Nantes au ministère de la Justice pour améliorer les conditions d’incarcération de la maison d’arrêt d’Angers.
Dans son ordonnance du 12 septembre 2025, le juge a confirmé que ces conditions étaient indignes.
Cette décision fait suite à la saisie en urgence, début septembre, du tribunal par la section française de l’Observatoire international des prisons (OIP), l’Association des avocats pour la défense des personnes détenues (A3D), et l’Ordre des avocats du barreau d’Angers.
Non seulement, le juge leur a donné raison, mais il a également imposé à l’administration pénitentiaire un certain nombre de mesures à effectuer dans le délai imparti.
Mesures
Parmi les mesures ordonnées par le tribunal, plusieurs mesures sont très concrètes. Remplacer des carreaux de fenêtre cassés, fournir plus régulièrement du linge de lit aux personnes contraintes de dormir sur un matelas au sol ou encore, procéder à un nettoyage renforcé des douches collectives. Autant de mesures qui permettront d’améliorer les conditions de détention.
Des conditions indignes constatées par la Contrôleure générale des lieux de privation de Liberté (CGLPL) ou encore le bâtonnier de l’Ordre des avocats au barreau d’Angers. Cellules vétustes, toilettes insuffisamment cloisonnées, douches laissées à l’abandon, le constat était accablant.
Surpopulation
Dans son rapport de mai 2023, rédigé suite à une visite de la maison d’arrêt d’Angers en novembre 2022, la CGLPL indiquait que « depuis la fin de la crise sanitaire de Covid-19, le nombre des détenus hébergés augmentait irrémédiablement au point d’atteindre un taux d’occupation de 186 % ».
Une surpopulation obligeant des détenus à dormir sur un matelas à même le sol. Le rapport précisait également que « 90 % des détenus ne disposaient pas d’un espace individuel de 3 m² (…) et étaient ainsi présumés placés dans des conditions indignes au regard des jurisprudences nationales et internationales ».
En juin 2025, la maison d’arrêt d’Angers comptait 480 personnes pour 216 places opérationnelles, soit un taux d’occupation de 222 %.
