Rennes: un directeur d’école menacé de mort par des parents d’élèves

« Banderole “Soutien à notre collègue” devant l’école maternelle Les Cloteaux, à Rennes, le 20 novembre 2025. Le directeur, également enseignant de la classe concernée, a été menacé par une famille refusant que leur fille soit encadrée par un homme. (Photo Damien MEYER / AFP) »« Banderole “Soutien à notre collègue” devant l’école maternelle Les Cloteaux, à Rennes, le 20 novembre 2025. Le directeur, également enseignant de la classe concernée, a été menacé par une famille refusant que leur fille soit encadrée par un homme. (Photo Damien MEYER / AFP) »
Ce professeur d’une école maternelle a été victime de propos menaçants de la part d’une famille pour qui un homme ne doit pas être en contact avec des enfants.
Il est également le directeur de l’école maternelle Clôteaux, située dans le sud de Rennes. Il a porté plainte en octobre « pour des faits de menace de mort », il a subi de « graves menaces de la part d’une famille de l’école. Ces menaces étaient accompagnées de propos relevant de l’outrage sexiste, de la diffamation et du mépris », écrivent des membres de l’équipe éducative dans un tract.
Selon des sources syndicales, les parents refusaient qu’un homme puisse enseigner à leur fille et demandaient à ce qu’elle change de classe pour bénéficier d’un encadrement strictement féminin.
Le père de famille aurait notamment lancé au directeur, qui avait rejeté sa demande, être prêt à faire de la prison s’il devait s’en prendre à lui pour obtenir gain de cause. Choqué, l’enseignant est en arrêt de travail depuis lors.
« Revendications individuelles »
« En l’occurrence, ce n’est pas un motif religieux », a assuré le ministre de l’Éducation en marge d’un déplacement. « Le directeur d’école avait raison », a affirmé Édouard Geffray, en lui apportant « tout le soutien de l’institution ».
« L’école, ce n’est pas le supermarché des revendications individuelles. Donc on ne peut pas avoir des gens qui, en arrivant à l’école, veulent ceci ou veulent cela », a-t-il déclaré.
Rappel du cadre légal
Par solidarité, l’école s’est mise en grève vendredi dernier afin d’alerter sa « hiérarchie » et marquer son soutien au directeur « qui traverse des moments difficiles ».
« La situation est connue et fait l’objet d’un suivi attentif et continu par les services académiques depuis son signalement en octobre », souligne le rectorat de Rennes.
« La famille a été immédiatement convoquée afin de procéder à un rappel du cadre légal » et « a reconnu avoir eu des propos menaçants », ajoute le rectorat.

