Tunisie. L’UGTT agite la menace d’une grève générale

le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, a interrompu ses vacances pour être présent au point presse
Le bras de fer continue entre l’actuel pouvoir et la centrale syndicale tunisienne. L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a décidé d’organiser un rassemblement national place Mohamed Ali, suivi d’une marche pacifique vers l’avenue Bourguiba, le jeudi 21 août prochain.
Lors du meeting de l’UGTT, des activistes syndicaux ont scandé des slogans virulents dirigés envers le président Kais Saïed l’accusant notamment d’assurer la surveillance des mers pour le compte de l’Italie
Cette mobilisation fait suite à l’agression subie par le siège de l’organisation, attribuée par la centrale syndicale à des « partisans du pouvoir » ayant scandé des slogans hostiles et tenté d’envahir son QG.
Dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion et relayé par le site du syndicat, la commission administrative nationale de l’UGTT « a tenu le pouvoir responsable de la mobilisation et de l’incitation contre l’Union », réaffirmant son droit de poursuivre en justice les auteurs de ces actes. Elle a averti contre toute répétition de tels actes, qualifiés de « prélude à une spirale de chaos ».
La commission a également condamné ce qu’elle décrit comme une « campagne systématique de dénigrement » menée par le pouvoir contre les syndicalistes, les accusant de corruption dans une démarche qu’elle juge populiste et destinée à saper la crédibilité de l’UGTT. Elle reste en session permanente pour suivre l’évolution de la situation et pourrait convoquer une grève générale lors de son Conseil national prévu les 7, 8 et 9 septembre 2025, si « le dialogue social reste bloqué, que les accords signés ne sont pas respectés et que les violations des droits syndicaux persistent ».
L’UGTT appelle enfin ses membres à « renforcer l’unité et la vigilance » pour défendre l’organisation, son indépendance ainsi que les droits des travailleurs.
Mesures des autorités
La Société des Transports de Tunis (TRANSTU) a de son côté annoncé aujourd’hui, mardi 12 août, que des dizaines de bus ont été déployés pour assurer le transport des usagers des métros suite à la perturbation du trafic enregistrée à cause d’une panne électrique, un incident officiellement sans lien avec l’actualité syndicale, même si une enquête a été ouverte.
La société a expliqué que cette perturbation provisoire est due à une panne électrique survenue, mardi matin, au niveau des lignes aériennes de contact dans l’entrepôt de Tunis Marine au centre-ville causant une coupure entre la station TGM et l’avenue de la Gare. Et d’ajouter que cette panne a empêché le départ entier des trains, se limitant à la sortie d’un seul train par ligne.
La même source a fait savoir que les bus déployés en attendant la réparation de la panne et la reprise du départ des trains restants assureront le transport des usagers de métros dont celui Entre le terminus de Ben Arous et la station Place de Barcelone. Les lignes régulières de bus reliant les quartiers au centre-ville ont été renforcées, précise la même source.
