Moody’s dégrade la note souveraine de la Tunisie

 Moody’s dégrade la note souveraine de la Tunisie

Banque Centrale de Tunisie


L’agence de notation Moody's annonce aujourd’hui jeudi avoir dégradé la note souveraine de la Tunisie de B1 à B2, soit le rétrogradage le plus important depuis plusieurs mois, sur fond de morosité ambiante. La perspective a cependant été changée de négative à stable.


Mais ce n’est pas tout. Moody's annonce dans le même communiqué avoir par ailleurs abaissé la note de la dette libellée en devises de la Banque centrale de Tunisie, de B1 à B2, et a ramené là aussi perspective de négative à stable. Autant dire qu’il s’agit d’une stabilisation dans l’austérité. Parmi les raisons évoquées par l’agence, « les problèmes de la fiscalité tunisienne ainsi que la situation des réserves de change ».


C’est dans ce contexte que le président de la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT), Tarek Cherif, a établi que 4317 entreprises ont fermé depuis la révolution, ce qui a selon lui engendré une perte nette de 200 mille emplois, en se rapportant aux statistiques de l'Agence de Promotion de l'Emploi.


Une situation que Tarek Cherif impute à « la lenteur de la transition économique qui favorise la propagation de l'économie parallèle, la contrebande et les complications administratives ».


Nommé récemment à la tête de la BCT, Marouane Abassi est déjà sous le feu des critiques pour avoir préconisé l’arrêt de la séance de travail unique durant la saison estivale, en vigueur en Tunisie.


 


Maroc : croissance, 4,4%, inflation, 1,6% VS Tunisie : croissance, 2%, inflation, 7,1%


Sur l’ensemble du Maghreb, les réformes conseillées par les diverses délégations du FMI ont de nombreux axes communs, dont la nécessité de « resserrer la politique monétaire pour calmer l'inflation » et la « simplification de la bureaucratie » (tout le Maghreb), « réduire les subventions à l'énergie qui s'avèrent très coûteuses » et souvent « contre-productives », etc.


Le Maroc est cependant salué par le FMI comme « bon élève du Maghreb ». Si l'on retient que les indicateurs macroéconomiques de la croissance et de l’inflation, c'est Rabat qui tire en effet son épingle du jeu.


Avec une croissance de 4,4 % et une inflation de 1,6 % en 2017, le Royaume chérifien aligne les bons chiffres. Par contraste, Tunis vit pour sa part à l'heure d'une spirale inflationniste (+ 7,1 % sur les douze derniers mois – et d'une croissance en deçà de ses aspirations (+ 2 %) pour créer de la richesse et de l’emploi.


Ainsi le FMI juge que les pays de la région ont besoin de 6 % de croissance pour parvenir à juguler le chômage des jeunes. Autant dire que la Tunisie est loin du compte.


 


Seif Soudani


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Seif Soudani