Montfermeil- Une liste citoyenne pour battre la droite

 Montfermeil- Une liste citoyenne pour battre la droite


Jean-Riad Kechaou est professeur d’histoire-géographie. Originaire de Lyon, ce quarantenaire est l’auteur de « 93370, les Bosquets un ghetto français », un essai remarqué sur la cité des Bosquets de Montfermeil. 


Parce qu’il désire « mettre fin à 35 ans de politique de droite dure », il a décidé pour la première fois de se présenter aux élections municipales. 4 ème de la liste « Montfermeil autrement », dirigée par la conseillère départementale Dominique Dellac, Jean-Riad Kechaou nous explique les raisons de son choix. 


LCDL ; Première fois donc que vous vous retrouvez sur une liste…


Jean-Riad Kechaou: Effectivement. Et cela n’a pas été une décision prise à la légère. J’ai bien réfléchi avant de me lancer. Je suis un militant de longue date, je suis syndiqué, j’ai soutenu des amis qui se présentaient aux élections mais je n’avais jamais franchi le pas. Aujourd’hui, l’heure est trop grave. Il est temps que ceux qui dirigent notre ville depuis 35 ans partent. 


Pourtant, en se baladant dans les rues de Montfermeil, on a l’impression que votre ville est en pleine transformation…


Oui et il était temps ! Toute la campagne du maire a été axée sur la rénovation urbaine. Le plus grand quartier de la ville, celui Des Bosquets est métamorphosé. Et c’est une bonne chose. Mais cette transformation n’est pas le fait du maire ! C’est l’État, la région, le département, qui ont investi 1 million d’euros. Ce sont eux qu’il faut remercier. Mais sans une autre politique locale, la rénovation urbaine, quelle qu’elle soit, ne pourra changer en profondeur la ville de Montfermeil.


Que reprochez-vous justement à l’équipe municipale ?


Elle ne s’occupe pas du quotidien des habitants. Le maire achète des terrains qu’il revend à des promoteurs immobiliers, même les zones pavillonnaires de la ville sont en train d’être bétonnés.  Trouvez-vous normal qu’à Montfermeil, il n’y a aucune infrastructure de qualité ? Il n’y a ni piscine ni cinéma, ni salles de spectacles… La ville et ses habitants méritent mieux qu’une ville-dortoir, qui offre si peu de services à ses habitants alors que nous payons beaucoup d’impôts locaux. 


Que propose votre liste ? 


Il faut plus de loisirs, plus de services publics. Nous voulons une ville où il fait bon vivre. Nous allons créer de l'emploi. A Montfermeil, le taux de chômage atteint les 14% et 80 % des habitants de notre commune travaillent à l'extérieur. Notre tête de liste Dominique Dellac a demandé au président de l'ANRU (NDLR: Agence nationale pour la rénovation urbaine) que leur futur siège soit à Montfermeil.


En plus de créer de l'emploi, ce serait également un symbole fort pour une ville qui achève sa rénovation et qui est constamment montrée du doigt. Si nosi sommes élus, nous allons créer un service municipal pour l'aide à la création d'entreprises mais aussi guider davantage les jeunes dans le recherche d'une formation ou d'un emploi.


Nous demanderons le label « terre de jeux 2024 » pour que les Montfermeillois puissent bénéficier des emplois créés pour les prochains J.O. Comme le sort de la jeunesse est une de nos priorités, nous allons développer le service civique, les aider à financer le permis, le Bafa contre du bénévolat dans une association d'utilité publique. Nous avons également prévu de créer un conseil municipal des 15-25 ans avec un budget qui leur serait dédié. 


Le maire attaque son 4 ème mandat. Il est très implanté à Montfermeil. Pensez-vous vraiment pouvoir le battre ? 


Aux dernières élections municipales, le maire n’a été élu qu’avec 32% des inscrits. Il peut donc être battu. Il ne doit son élection qu’à l’abstention massive, en particulier celle des jeunes. A Montfermeil, comme dans beaucoup de villes de banlieue, les habitants ont perdu leurs illusions, surtout les plus jeunes, fatalistes, qui pensent que les choses ne changeront jamais. Dans notre ville, il y a 3600 électeurs inscrits qui ont moins de 30 ans. Le maire a été est élu avec 42OO voix. Faites le calcul. 

Nadir Dendoune