Strasbourg remet en question son financement des cultes

 Strasbourg remet en question son financement des cultes

Cette vue générale prise le 6 avril 2021 montre le chantier de construction de la mosquée Eyyub Sultan à Strasbourg, dans l’est de la France, après que la mairie de Strasbourg a approuvé en principe un financement public d’au moins 2,5 millions d’euros pour la construction menée par l’association Milli Gorus (CIMG). (Photo Frederick FLORIN / AFP)

La ville a renoncé à sa délibération sur le financement des cultes, objet d’un rappel à l’ordre de l’Etat après une controverse sur un projet de subvention d’une mosquée.

Jeanne Barseghian, maire EELV de Strasbourg. Martin Lelievre / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Le conseil municipal a été houleux, écourté après le départ de l’opposition. « J’ai pris la décision de clore la séance car les conditions d’un débat démocratique contradictoire n’étant plus réunies », a expliqué la maire EELV Jeanne Barseghian, qui espère pouvoir présenter un nouveau texte en mars.

Subvention de 2,5 millions d’euros

Conformément au droit local en Alsace-Moselle, les pouvoirs publics peuvent subventionner les religions, cette partie du pays n’ayant pas connu la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905 du fait de l’annexion allemande. Mais, en 2021, la municipalité a suscité une polémique avec un projet de subvention d’une mosquée, finalement annulé.

La subvention se chiffrait à 2,5 millions d’euros pour la construction de la mosquée Eyyub Sultan, portée par l’association turque Millî Görüs. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait accusé la ville de financer une « ingérence étrangère ». Millî Görüs avait finalement renoncé à demander cette subvention.

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Neutralité, transparence et équité

Suite à cette affaire, la maire avait fait adopter une délibération sur le sujet du financement des associations et des projets cultuels, pour fixer « un cadre clair, transparent, partagé ». L’idée étant de permettre de « garantir des principes de neutralité, de transparence et d’équité » entre les religions.

Mais début décembre, la préfecture du Bas-Rhin avait demandé au conseil municipal de revoir sa copie : elle y avait décelé plusieurs irrégularités et demandé à la municipalité de la rectifier sous deux mois « pour en renforcer la sécurité juridique ». La délibération autorisait la ville à soutenir les associations religieuses pour un maximum d’un million d’euros.

 

Chloé Juhel