Les pyromanes de Tel Aviv

 Les pyromanes de Tel Aviv

Des membres de la communauté juive marocaine célébrant le nouvel an juif avec leurs compatriotes marocains


 


On s’y attendait bien. C’était dans l’air : une vidéo de daechistes marocains qui appellent au meurtre de juifs marocains en représailles contre l’état hébreu et pour venger les nombreux Palestiniens tombés sous les balles de l’occupant sioniste. 


 


On passera sur la bêtise crasse de ces combattants à deux sous, incapables de faire la différence entre le judaïsme et le sionisme sachant que le judaïsme renvoie à la foi juive, alors que le sionisme est un nationalisme ( en tout point semblable au nazisme) qui prône une politique tous azimuts devant conduire à un état exclusivement « juif ». 


Si beaucoup de sionistes sont juifs, ils n’en ont pas l’exclusivité. On trouve aussi une version chrétienne, et par extension, on peut même qualifier de sionistes, certains dirigeants arabo-musulmans qui partagent avec Netanyahou le désir profond de voir disparaître les Palestiniens de la surface du globe.


Deuxième remarque encore plus importante, les juifs marocains ont payé un lourd tribut à la cause palestinienne en raison de leur farouche opposition au sionisme. A l’heure où beaucoup d’intellectuels arabes avaient avalé leur langue, les Serfati, les Edmond Amran El Maleh et autres Sion Assidon n’hésitaient pas à monter au front et à visage découvert, pour dénoncer les exactions des Moshé Dayan et autres Ariel Sharon.


Maintenant, les juifs du monde peuvent remercier  Netanyahou et ses sbires ; l’assassin en chef des sionistes de Tel Aviv a réussi l’exploit de transformer un conflit politique en une guerre confessionnelle qui est bien partie pour détrôner « la guerre de cent ans ».


Travaillés au corps par la propagande israélienne, les colons qui scandaient « Mort aux Arabes ! » retranchés derrière de hauts murs en béton, ont été vite rattrapés par d’autres Israéliens qui crient désormais plus fort qu’eux, chauffés à blanc par les images d’une jeune Palestinienne attaquant au couteau les valeureux soldats de Tsahal.


En foulant l’espace sacré de la Mosquée d’Al Qods, les soldats de Netanyahou savaient très bien qu’ils tiraient le diable par la queue et que la ligne rouge était désormais franchie.


Le geste inconsidéré de Ariel Sharon, repris en fanfare par le maître de Tel Aviv, c’est une démarche inconsciente, sauf que le parti intégriste qui tient réellement le pouvoir dans ce pays en veut pour son argent et à défaut de prendre le contrôle total de l'enclave infernale, les faucons israéliens poussent à une guerre d’extermination qui fera des Palestiniens les seules victimes du conflit.


Après tout, malgré quelques couteaux plantés ça et là dans le dos de citoyens israéliens esseulés, l’issue du choc entre le pot de terre et le pot de fer est semble-t-il connu d’avance.


A l’occasion du nouvel an juif, Roch Hachana, mi-septembre, Mahmoud Abbas, en perte de vitesse auprès de ses concitoyens tente de reprendre du poil de la bête en exprimant des vœux bien particuliers aux voisins évoquant « les pieds sales des juifs qui souillent l'esplanade ».  


Résultat, c'est la première fois que des Palestiniens de tout âge, des filles, des femmes participent de façon aussi massive et organisée aux affrontements sur l'esplanade des Mosquées. C’est aussi la première fois que des juifs, bien éloignés de la zone de conflit auront des soucis à se faire pour leur sécurité. Merci qui ?


 


Abdellatif El Azizi

Abdellatif El Azizi