Isolement, précarité, la détresse grandissante des étudiants

 Isolement, précarité, la détresse grandissante des étudiants

Des étudiants bloquent l’entrée de la Sorbonne, protestant contre la tenue des partiels en présentiel en pleine crise de coronavirus. Paris, le 04/01/2021. NOEMIE COISSAC / HANS LUCAS / AFP

Détresse psychologique, une organisation de partiels en question, les étudiants en colère appelés à se rassembler aujourd’hui à 14h (14 janvier) place de la Sorbonne.

 

Détresse des étudiants

Deux tentatives de suicide en moins d’une semaine (9 et 12 janvier) dans les résidences universitaires de Lyon. L’état psychologique des étudiants inquiète. Universités fermées pour cause de Covid-19, difficulté à trouver un emploi, vie sociale au plus bas, l’isolement additionné à la précarité plonge les étudiants dans la plus grande détresse.

Alors que la période des partiels débute, le collectif étudiant Université Ouverte appelle à un rassemblement « pour protester contre les partiels en présentiel à Sorbonne Université, contre le déni de nos responsables face à notre détresse ».

Depuis le début du semestre, le collectif dénonce des dysfonctionnements au sein des universités et conditions sanitaires loin d’être optimales pour garantir la sécurité de tous.

Covid-19

« Ce n’est pas le Covid-19 qui est responsable de la situation. Ce sont la LPR, Parcoursup, le plan « Bienvenue En France », la LRU, deux décennies de destruction de notre université qui sont responsables » dénonçait hier l’Université Ouverte via leur compte Twitter.

Le collectif pointe notamment « l’absence d’action réelle » depuis un an, en réponse à cette crise qui ne cesse de s’amplifier : « il faut discuter ensemble, pour adapter au mieux les modalités d’enseignement, pour prendre en compte le contexte sanitaire mais aussi la singularité des situations de chacun·e, pendant cette crise qui nous affecte au-delà de l’université, dans l’ensemble de notre vie ».

Moyens

« Quand on doit accueillir 300 000 étudiant·es de plus en 10 ans avec moins de moyens, on le fait moins bien », s’indignait l’Université Ouverte hier.

Le manque de moyens, les décisions politiques malmenant l’accessibilité à l’université pour tous, la précarité étudiante grandissante sont autant de facteurs d’inégalités. Inégalités creusées par la crise sanitaire, une situation que condamne le syndicat étudiant UNEF de Lyon dénonçant des « conditions qui ne font qu’accentuer la précarité et l’isolement des étudiants. La situation ne peut plus durer ! Il est plus qu’urgent de rouvrir les universités avec des moyens à la hauteur ».

 

Charly Célinain