Le théâtre marocain brille sur la scène internationale

 Le théâtre marocain brille sur la scène internationale

Le mur – Jidar – devient un personnage à part entière, symbole des barrières sociales et psychologiques que chacun tente de franchir

La comédienne et auteure marocaine Qods Joundoul a été couronnée du prix de la meilleure comédienne lors du 20e Festival international de théâtre libre, qui s’est clôturé vendredi 18 juillet à Amman, en Jordanie.

La performance de Qods Joundoul dans la pièce « Jidar – La lumière se réfléchit plus profondément », saluée par le jury, a incarné avec justesse l’intensité émotionnelle d’un personnage en quête de sens et de dépassement.

Outre ce prix individuel, Jidar a également remporté le Prix d’argent du meilleur spectacle, consolidant ainsi la reconnaissance de l’excellence artistique marocaine. La pièce est mise en scène par Yassine Ahjam, et interprétée par Qods Joundoul aux côtés d’Amine Boudrika et Reda Benaïm.

Une œuvre symbolique, miroir des paradoxes humains

Écrite par Qods Joundoul elle-même, la pièce plonge le spectateur dans une introspection poétique et symbolique, où se mêlent peur, désir, perte et espoir. À travers des personnages confrontés à leurs dilemmes identitaires, Jidar explore les tiraillements internes qui habitent l’être humain, dans un univers oscillant entre silence intérieur et besoin urgent de communication.

Le mur – Jidar – devient ainsi un personnage à part entière, symbole des barrières sociales et psychologiques que chacun tente de franchir. La scénographie de Yassine Ezzaoui accentue cette tension, avec un éclairage sombre et des couleurs expressives qui transforment la scène en un espace sensoriel, presque onirique.

Le théâtre marocain, un souffle nouveau sur les scènes arabes

Cette distinction à Amman confirme la montée en puissance du théâtre marocain dans les grands rendez-vous internationaux. En combinant audace esthétique, profondeur narrative et engagement émotionnel, des artistes comme Qods Joundoul participent à renouveler le langage scénique et à positionner le Maroc comme un vivier de création théâtrale contemporaine.

Au-delà des récompenses, c’est toute une démarche artistique qui est saluée : celle qui ose questionner, déranger, révéler les failles de l’humain tout en célébrant sa capacité à se reconstruire.

Un palmarès riche en talents arabes

Le festival a également distingué d’autres figures du théâtre arabe. La pièce tunisienne « Lamoudha » de Tahar Issa Ben Arbi a été primée pour la meilleure mise en scène et a aussi obtenu le prix de la scénographie, confirmant la vitalité du théâtre tunisien. Le Prix de bronze est revenu à « Hammam Al Hana » du Jordanien Hicham Souidan, tandis que le prix du jury a été attribué à « La tempête », mise en scène par l’Omanais Odai Al-Shanfari.

Côté interprétation, le prix du meilleur comédien a été décerné au Syrien Hussam Al Shah pour son rôle dans la pièce « 970970 »*, dirigée par Zein Tayar.

Un festival ouvert sur la formation et les hommages

Le 20e Festival international de théâtre libre n’a pas seulement célébré l’excellence artistique ; il a aussi investi dans l’avenir, avec un atelier dédié aux jeunes, centré sur les fondements du théâtre interactif. Par ailleurs, plusieurs figures du théâtre arabe ont été honorées, dont Mohamed Saif Al Afkham, le dramaturge Ismail Abdullah (Émirats arabes unis) et l’artiste jordanien Mohamed Al Dhamour.

Un jury d’envergure internationale

Le jury international, présidé par l’écrivain jordanien Hazzaa Al Barari, réunissait des professionnels reconnus du monde arabe et d’Europe : Areen Omari (Palestine), Soha Salem (Irak), Salvatore Pitonti (Italie) et Tayssir Idriss (Syrie), soulignant ainsi la portée internationale du festival.

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