« Rue Malaga » de Meryem Touzani à la Mostra de Venise

Le film suit le parcours de Maria Angeles, une Espagnole de 79 ans installée à Tanger. Sa tranquillité est bouleversée par l’arrivée de sa fille venue vendre l’appartement familial
Le cinéma marocain conforte, année après année, sa place sur les scènes internationales. Dernier exemple en date : Rue Malaga, le nouveau long métrage de la réalisatrice Meryem Touzani, vient d’être sélectionné à la 82e édition de la Mostra de Venise, dans la section « Pleins feux sur Venise ».
Le prestigieux festival, qui se tiendra du 27 août au 9 septembre 2025, consacre ainsi une nouvelle œuvre marocaine, signe d’un rayonnement culturel de plus en plus affirmé.
Produit par Nabil Ayouch, Rue Malaga est une coproduction internationale réunissant des sociétés du Maroc (Ali n’Productions), de France, d’Espagne, d’Allemagne et de Belgique. Tourné au Maroc en langue espagnole, le film témoigne de la volonté de s’ouvrir à de nouveaux publics tout en ancrant le récit dans une réalité locale, celle de Tanger.
Une histoire d’attachement et de renaissance amoureuse
Le film suit le parcours de Maria Angeles, une Espagnole de 79 ans installée à Tanger. Sa tranquillité est bouleversée par l’arrivée de sa fille venue vendre l’appartement familial. Maria entame alors un combat silencieux pour préserver son chez-soi et les souvenirs qui y sont liés. Dans cette quête intime, elle retrouve un souffle de vie, l’amour et le désir, à un âge souvent laissé dans l’ombre au cinéma.
Le casting international comprend Carmen Maura, figure emblématique du cinéma espagnol, aux côtés de Marta Etura, Ahmed Boulane, Imane Akandouch, Maria Alfonsa Rosso, Ghali Errazqi et Miguel Garces.
Une réalisatrice marocaine à la reconnaissance mondiale
Originaire de Tanger, Meryem Touzani s’est imposée en quelques années comme une voix singulière du cinéma maghrébin. D’abord journaliste spécialisée dans le 7e art, elle passe derrière la caméra en 2012 avec Quand ils dorment, un court-métrage multiprimé. En 2015, Aya va à la plage confirme son talent. Elle coécrit ensuite Razzia avec Nabil Ayouch avant de signer son premier long métrage, Adam, présenté à Cannes (Un Certain Regard) et acclamé dans de nombreux festivals.
Avec Le Bleu du Caftan (2022), Touzani franchit un nouveau cap : sélectionné à Cannes, puis shortlisté aux Oscars — une première pour le Maroc —, le film remporte plus de 60 prix internationaux et séduit un large public, avec plus de 500 000 entrées en salle. Ce succès inédit fait d’elle l’une des cinéastes les plus influentes du monde arabe.
Le Maroc, désormais un acteur du cinéma mondial
La sélection de Rue Malaga à Venise, doublée de celle au Festival international de Toronto, confirme une dynamique forte : le cinéma marocain s’impose sur la scène internationale, porté par des auteurs et autrices audacieux, des récits universels et une production de plus en plus structurée. Le soutien croissant de coproductions européennes, la reconnaissance des grands festivals et l’écho auprès du public international ouvrent une nouvelle ère pour le 7e art marocain.
Rue Malaga, dont la sortie internationale est prévue pour mars 2026, pourrait bien devenir le prochain grand succès de cette nouvelle génération de films marocains à la portée globale. Un cinéma qui, tout en restant profondément enraciné, sait parler au monde.
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