Boxe: Imane Khelif lance la bataille judiciaire des tests de féminité

 Boxe: Imane Khelif lance la bataille judiciaire des tests de féminité

Le Tribunal arbitral du sport a indiqué, dans un communiqué publié le 1er septembre 2025, que Khelif contestait la décision de la fédération mondiale de boxe « interdisant à l’athlète de participer aux prochains événements de World Boxing sans un test génétique préalable ». (Photo : Mohd Rasfan / AFP)

L’athlète algérienne Imane Khelif attaque devant la justice sportive le dépistage de la fédération internationale de boxe. Une bataille qui concerne l’ensemble du monde olympique.

Hier, le 1er septembre, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a rendu public le recours déposé le 5 août par la championne olympique de boxe des -66 kg, Imane Khelif.

La boxeuse algérienne demande l’annulation de la décision prise fin mai par la fédération internationale World Boxing, qui l’a privée en juin du tournoi d’Eindhoven faute d’avoir subi le test chromosomique nouvellement instauré.

Elle réclame également la possibilité de participer, même « à titre provisoire », aux prochains Championnats du monde organisés à Liverpool courant septembre.

Ce test controversé, visant à vérifier la correspondance entre sexe biologique et catégorie sportive, avait été abandonné depuis près de trente ans.

Dépistage abandonné en 1996

Lors des Jeux de Paris, Imane Khelif avait été la cible d’attaques virulentes et d’une vaste campagne de désinformation. Ses adversaires la décrivaient à tort comme un « homme combattant des femmes ».

À seulement 26 ans, la boxeuse s’était pourtant imposée en finale olympique des -66 kg, offrant à l’Algérie une victoire historique.

Sa requête ouvre désormais un débat judiciaire et éthique majeur : peut-on réintroduire dans le sport mondial des tests génétiques qui avaient été abandonnés après les JO d’Atlanta en 1996 ?

À l’époque, ce dispositif avait suscité de vives critiques, tant de l’Association médicale mondiale que d’organisations de défense des droits humains et de nombreux chercheurs.

Ces derniers dénonçaient le caractère intrusif, humiliant et scientifiquement discutable de tels dépistages, qui ne prennent pas en compte la complexité du développement sexuel humain.

Le dossier Khelif dépasse donc largement son cas individuel. Il interroge la manière dont les instances sportives entendent réguler la question du genre et de l’équité dans les compétitions féminines.

La décision du TAS pourrait créer un précédent juridique aux répercussions profondes pour l’ensemble du mouvement olympique.