Le chiffre. 23 minutes et 30 secondes…

De gauche à droite : l’acteur américain Joaquin Phoenix, l’actrice américaine Rooney Mara, la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania, l’acteur Motaz Malhees et l’actrice Clara Khoury posent avec le portrait de la défunte fillette palestinienne Hind Rajab lors du tapis rouge du film The Voice of Hind Rajab, présenté en compétition à la 82ᵉ Mostra de Venise, au Lido de Venise, le 3 septembre 2025. (Photo : Tiziana FABI / AFP)
Lors des avant-premières, les applaudissements ne se comptent pas seulement en intensité mais en minutes. Mercredi 3 septembre, après la projection de The Voice of Hind Rajab de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania à la Mostra de Venise, la salle du Lido a claqué des mains pendant près de 24 minutes. Une ovation rare, historique, qui bat tous les records de tous les festivals de cinéma. Elle interroge autant qu’elle émeut.
Derrière cette ferveur, il y a peut-être autre chose. La mauvaise conscience d’un monde qui regarde la guerre à Gaza à distance, impuissant ou silencieux.
Hind Rajab, fillette de 5 ans, avait bouleversé la terre entière en janvier 2024. Ses appels aux secours, diffusés à travers des enregistrements audio poignants, rappelaient que sous les bombes et les balles israéliennes ce sont des enfants qui meurent.
L’applaudissement devient alors un exutoire, une façon de dire : « Nous avons entendu. Nous n’avons pas su que faire. Nous vous devons au moins cela ».
Cette ovation marathon en dit long sur un malaise universel et notre besoin, en réalité impossible à rassasier, de se racheter une conscience.
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